J'AIME LES "DAMES DU TEMPS JADIS"...

La Ballade des Dames du temps jadis...

Dites-moi où, n'en quel pays
Est Flora la belle Romaine,
Archipïades ne Thaïs
Qui fut sa cousine germaine;
Écho, parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté ot trop plus qu'humaine.
Mais où sont les neiges d'antan?
Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis?
Pour son amour ot cette essoine.
Semblablement, où est la roine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine?
Mais où sont les neiges d'antan?

La roine blanche comme lis
Qui chantait à voix de seraine,
Berthe au plat pied, Bietrix, Aliz,
Haramburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu'Anglois brûlèrent à Rouen,
Où sont-ils, où, Vierge souveraine?
Mais où sont les neiges d'antan?
Prince, n'enquerrez de semaine
Où elles sont, ne de cet an,
Qu'à ce refrain ne vous remaine:
Mais où sont les neiges d'antan?
Référence. François Villon, Testament, édition de Jean Dufournet (Flammarion).


L'élégance des vêtements et des parures révèle la quête de noblesse:
Il Bronzino:

Elle aimait manifestement les croisillons en fils d'or perlés; elle avait bien raison...

Inconnue ... Peinte par Holbein. Guindée avec son mouchoir et ses gants...

Clouet en a immortalisées beaucoup. Merci à lui!

Elisabeth d'Autriche, reine de France, épouse de Charles IX (1554-1592).

Clouet, toujours: Eléonore de Habsbourg, Reine de France de 1530 à 1547, femme de François 1er.

Une Dame de Clèves, par Holbein ...

Bien rigide, non?

Voilà une comtesse du Sussex, Mary Sidney:


Et une autre Mary, Rogers (1565-1634)

Quelle paire de manches!!!

Celles-ci sont de Vuillard, autre époque mais une nostalgie du passé?

Celle-ci est ma préférée, je crois:


par le grand DÜRER.

La Panciatichi (Lucrezia). Il Bronzino (1503-1572)

Joos Van CLEVE.

Et voilà une Dame qui se fond dans la tapisserie:

Margaret Audley, Duchesse de Norfolke.


Autre Duchesse de Norfolke, Mary FitzAlan ... apparemment même époque que la précédente.

Moins guindée, une inconnue peinte en 1499 pa DURER.

Diane, que vous aurez reconnue ...

La même Diane de Poitiers dans son bain (présumée) par CLOUET:

Clouet encore: la belle Marguerite de Navarre (1530)

Margot enfant

Une inconnue à l'air coquin qui , par chance pour nous, fut éternisée. L'oreille en est jolie.

Que porte le fil rouge disparaissant dans le décolleté?
Et j'aimerais bien voir en détail le diadème et les bijoux d'oreille de la gente dame.

Oreilles? Ne seraient-elles pas un peu basses?

élégantes, raffinées, chamarrées,... certes mais un peu tristounes qd même ! le sein tout à fait inexistant, emprisonné, repassé, amidonné, laminé, tristement aplati, anéanti, étouffé sous une carcasse d'étoffe rigide comme une armure.
Elles ne rigolaient pas ts les j, les gentes dames...
A qd la libération ? Les Botticelli, Fragonard, Watteau, qui peignent des corps somptueux de sensualité, de liberté, de volupté, ds des étoffes fluides, glissantes et transparentes, et des visages gais, souriants, heureux de vivre, pas de ces poupées élisabétaines rigides, comme fixées sur des pics, semblant incapables d'aucun sentiment, ou n'osant pas les laiser paraître...

Et alors Laure. Tu ne connais pas les femmes de Rubens ou de Boucher?
Et je n'ose même pas te conseiller celles de Botero.

Je crois qu'on ne peut juger à travers quelques images aussi facilement, d'autant plus que la plupart d'entre elles sont des personnages de haute lignée,voire des reines, en représentation. Certaines n'hésitaient pas à montrer leurs jolis seins (banalisés par l'allaitement systématique, les nourrices), partie du corps alors très offerte au contraire des jambes... Voir ci-dessus Diane de Poitiers. Bien sûr, les courtisanes sont plus libres que les reines qui ont un rang à tenir.
Les robes ainsi plaquées avaient sûrement l'avantage d'éviter les systèmes équivalents du soutien-gorge, comme le strophium de la Grèce antique.
Botticelli (1445-1510), c'est la même époque ou presque que les dames ci-dessus, la Renaissance ... Ses personnages sont le plus souvent mythologiques, imaginaires; ce sont parfois des muses, des déesses, des Grâces ... Moi aussi, Laure, je les trouve SUBLIMES avec leurs cheveux comme il n'en existe pas dans la réalité, ceux de Vénus par exemple. Mais là, nous sommes dans le merveilleux, le rêve. (Laëtitia Casta s'en approche parfois, sous de beaux éclairages). On ne peut les comparer à des personnages historiques, peut-être magnifiés par le peintre, mais bien réels...


"Sous le traditionnel chiton, la femme de la Grèce hellénistique (-400 à -100) porte une tunique en lin recouvrant plusieurs systèmes composés de bandelettes pour contrôler la morphologie féminine. Pour gommer la féminité en aplatissant la poitrine et les hanches, elle porte l’apodesme, un bandage formant une ceinture sous la poitrine pour la maintenir. Il se porte indifféremment sur le chiton ou directement au contact de la peau. Pour dissimuler les hanches et le ventre, elle utilise le zona, une bande abdominale. Les jeunes filles portent le mastodeton, un mince ruban ceignant la poitrine pour empêcher le développement du sein. La silhouette de la femme grecque est volontairement androgyne. Certains médecins iront jusqu'à proposer des traitements pour empêcher le développement du buste.
La femme romaine porte habituellement une tunique ou une stola et, en dessous, les mêmes dispositifs que la femme grecque. Les hanches sont effacées par un zona, la poitrine des jeunes filles bandée à l'aide d'un taenia ou d'un fascia, équivalent romain du mastodeton. Les bustes plus volumineux sont écrasés par un mamilliare en cuir. Le dispositif le plus répandu est le strophium, un bandage similaire à l’apodesme grec. Certains dessous de l'époque, dont la représentation la plus connue est celle de la villa romaine du Cesale à Piazza Armerina en Sicile, ressemblent étrangement au bikini ou aux culottes et soutien-gorges actuels".Wiki


La mode change comme on le constate et les seins sont vus différemment selon les époques et les classes sociales. Idem de nos jours.

Hugo van der Goes