le pizzaiolo de l'Elysée

Montre :
Un four à pizza. Une baignoire. Que n’entend-on pas sur l’aménagement de l’avion présidentiel ! Afin de calmer les critiques, le porte-parole de l’Elysée et accessoirement ministre de l’Education Nationale évoque le statut du chef de l’Etat, l’image qu’il doit donner de la France.
Si la rumeur d’un four à pizza devait se confirmer, il est difficile d’admettre que cet objet puisse représenter la France. Pourquoi pas un four à cassoulet, une marmite à pot au feu.. ?
Mais il y a plus grave. Notre Président a été investi par le peuple français ; il représente de fait l’Etat, le pays, la nation. Sauf à considérer que tout ceci est négligeable, ne suffit pas, pourquoi y ajouter une baignoire ou un four ? Il est vrai cependant que notre Président semble penser que le peuple qui l’a élu est paresseux, qu’il lui faudrait travailler plus, qu’il faut en kärchériser une partie pour la ramener dans le droit chemin, que ce même peuple est borné au point de ne pas comprendre l’intérêt des réformes-car la réforme est bonne par essence-, notre bon Président semble peut-être penser qu’il y aurait une certaine insuffisance, voire une certaine honte à avoir été élu par ce peuple-là, et qu’un minimum de luxe, d’apparat, de décorum lui assurera le vrai pouvoir.
Celui-ci ne vient pas du peuple, de l’Histoire, mais de l’épate, de la montre en quelque sorte. La montre au service de la montre, mise en abyme qui se traduit ainsi « Mon temps est précieux, non pas à cause des décisions importantes que j’ai à prendre, mais parce que je le paye cher. J’y suis arrivé à la force du poignet ; c’est au poignet que je tiens la montre de mon pouvoir. »
Montre et monstre dérivent plus ou moins de la même étymologie