Pontormo et Bronzino, les grands représentants de la "maniera" florentine

Qui était Portormo ? cet artiste sur lequel Michel Ange, voyant un jour les fresques d'un jeune peintre de 19 ans, au couvent des Frères Servants à Florence dira " À ce qu’on peut voir, ce jeune homme sera un tel artiste que, si Dieu lui prête vie et qu’il persévère, il portera cet art à de célestes hauteurs. »

Encensé par ses contemporains puis condamné pour ses audaces formelles et le caractère hérétique prêté à ses peintures, Pontormo a connu l'indifférence pendant près de trois siècles. Il a fallu qu'un jeune historien d'art pénètre un jour, au début du XXème siècle, dans l'église Santa Felicita et tombe en "pamoison" devant la déposition de croix de l'artiste pour que ce peintre sorte de l'oubli.

Avez-vous la déposition de croix du maître ? Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de l'admirer, elle se trouve plus exactement dans la chapelle Capponi dans l'église Santa Felicità à Florence. Pour ma part, j'ai été éblouie par l'intelligence de la peinture. L'inspiration de Michel-Ange est évidente.
Devant le tableau, on s'aperçoit que le sujet issu de l’iconographie chrétienne, cesse d’être le motif d’une volonté expressive pour devenir un modèle formel presque abstrait, utilisé afin de fixer les canons du "Beau idéal" et pour y déployer d’infinies variations qui sont autant de prouesses de virtuosité.

http://www.cartage.org.lb/fr/themes/Arts/paintres/Pages/0074292fr.html
C'est médiocre comme reproduction, mais je n'ai pu trouver mieux.

Autre: La descente du Christ (détail).

Merci Nicole pour ces magnifiques reproductions. Que pensez-vous de ces deux peintres ?

Pour la "déposition de croix", le personnage à l'extrème droite vêtu de brun, ne serait-ce pas l'artiste?

C'est un bon portraitiste formé auprès de Léonard de Vinci et Andrea del Sarto, influencé par Dürer que je préfère:

Sa Vénus fait moins rêver que celle de Botticelli, le sublime Sandro... C'est assez froid.

Mais, Nicole, que manque t-il à la Vénus de Bronzino? La pomme qu'elle tient à la main (et qui n'a rien a voir avec Hippomène et Atalante) c'est celle attribuée par Paris lors du concours des trois grâces.
Mais si la Vénus de Botticelli fait rêver, que faut-il dire de celle de Bronzino, qui est presque tangible...

Question de goût ... Là, les masques sont jetés et l'atmosphère est de promiscuité. La chair s'impose. Jamais chez Sandro- l'Orfèvre chez qui la grâce n'est pas un artifice mais une nature.

Le Parnasse, création de l'homme pour illustrer le monde idéal, s'est au cours des siècles "enrichi" des petits cotés âpres de la nature humaine, de la surface 'papier sablé' de certains caractères, du duel 'lime contre lime' dans les relations, bref le Parnasse serait aujourd'hui le miroir de l'ici-bas.
Et là je vous rejoins pour dire que le divin Sandro Botticelli a su masquer les bassesses parnassiennes, il en a gommé toutes hominitudes. Par moments il m'arrive de préférer les masques jetés. Désolé.
Mais, soyons d'accord, au point de vue artistique nul ne dépasse Botticelli.

Ne soyez pas si restrictif Nablagerb, l'époque de la renaissance foisonne de peintres aussi talentueux que Sandro Botticelli ! Que faites-vous de Michel Ange, de Ercole de' Roberti, de Cosme Turà, de della Cossa, de Léonard di Vinci, de Pierro Della Francesca, de Gorgione, d’Antonello da Messine, du Corrège, de Titien, de Véronèse….? pour ne parler que de l’Italie !