les hasards heureux de l'escarpolette
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les hasards heureux de l'escarpolette
en refaisant un petit tour dans notre petit musée privé j'ai eu envie de vous faire part de mon goût particulier pour ce tableau de Fragonard.
Je lui trouve de la fraîcheur, de la naïveté, de la malice et en même temps il décrit un moment de bonheur entre ces deux amants.
C'est peut être leur dernier moment d'innocence?
Je lui trouve de la fraîcheur, de la naïveté, de la malice et en même temps il décrit un moment de bonheur entre ces deux amants.
C'est peut être leur dernier moment d'innocence?
Xavier- Ténor
- Messages : 61
Date d'inscription : 29/03/2008
Age : 41
Localisation : Vincennes
Escarpolette
oui c'est tout à fait charmant, mais ce qu'il faut savoir c'est que cette oeuvre n'est que l'aboutissement d'un fort courant pictural initié sous le règne de Louis XV avec Watteau:
Le leçon de musique (Louvre)
Cet artiste inaugure un nouveau courant a contrario des grandes machines mythologiques baroques (cf Le Brun à Versailles et Vaux le Vicomte). Il inspirera de nombreux artistes qui érigeront peu à peu la scène de genre comme genre supérieur à tous les autres (ou quasi) alors que jusque là c'est toujours la peinture d'histoire qui présidait à la hiérarchie des arts.
Parmi eux:
Boucher bien sûr avec ses délicieuses odalisques et son déjeuner:
mmmh, divin!!
Chardin à son tour a peint de nombreuses scènes de genre, mais reflétant le quotidien de catégories sociales plus modestes:
La serinette
On peut également citer Leprince, Huet et bien d'autres encore
Avec l'avènement du néoclassicisme à partir de 1750, la peinture de genre va se doter d'une portée moralisante notamment chez Greuze:
La cruche cassée (mais n'y a t il que la cruche de fendue?)....
Au XIXè, la scène de genre constituera un des genres majeur de la peinture au détriment de la peinture d'histoire....
Le leçon de musique (Louvre)
Cet artiste inaugure un nouveau courant a contrario des grandes machines mythologiques baroques (cf Le Brun à Versailles et Vaux le Vicomte). Il inspirera de nombreux artistes qui érigeront peu à peu la scène de genre comme genre supérieur à tous les autres (ou quasi) alors que jusque là c'est toujours la peinture d'histoire qui présidait à la hiérarchie des arts.
Parmi eux:
Boucher bien sûr avec ses délicieuses odalisques et son déjeuner:
mmmh, divin!!
Chardin à son tour a peint de nombreuses scènes de genre, mais reflétant le quotidien de catégories sociales plus modestes:
La serinette
On peut également citer Leprince, Huet et bien d'autres encore
Avec l'avènement du néoclassicisme à partir de 1750, la peinture de genre va se doter d'une portée moralisante notamment chez Greuze:
La cruche cassée (mais n'y a t il que la cruche de fendue?)....
Au XIXè, la scène de genre constituera un des genres majeur de la peinture au détriment de la peinture d'histoire....
napirasu- Soprano
- Messages : 107
Date d'inscription : 25/04/2008
Re: les hasards heureux de l'escarpolette
Désolé, mais la leçon de musique présentée ci-dessus n'est pas de Watteau .Par généreuse amitié, il avait concédé à ce médiocre suiveur le droit de l'imiter, pour l'aider à vendre sa peinture. Je vous laisse deviner qui...
Re: les hasards heureux de l'escarpolette
Merci de cette petite explication, n'ayant pas encore une culture picturale très riche j'apprécie toujours d'en apprendre d'avantage.
Je trouve tout de même que le tableau de Fragonard sort réellement du lot, il renferme quelque chose de plus fort qu'une simple scène de vie.
les situations des autres tableaux ne semblent pas aussi fragiles. le temps n'a que peu de pression sur elles.
Pour le Fragonard c'est différent.
L'homme mûr nous montre que le temps passe, opposé au jeune homme à terre, qui se trouve du côté du coeur (à gauche), c'est celui que l'on aime, celui qui nous touche.
Tout cela tournant autour de cette jeune fille, un ange au dessus des anges, enveloppé d'un halo virginal, mais qui, habillée en rose bonbon lui montre quand même jusqu'a ses genoux et lui lance son escarpin. Nous nous trouvons entre la vièrge Marie et l'objet de tous les désirs.
Mais ce pied d'estal est fragile, la corde (tenant l'escarpolette) s'usera tout comme elle.
Je trouve que cette peinture est plongée dans l'instant, fragile et unique qui peut se briser à chaque minute et dont chaque seconde compte.
Je ressens la même chose que devant un poème de Verlaine, le bonheur de l'instant qui déjà se termine.
En Sourdine (Paul Verlaine)
Calmes dans le demi-jour
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.
Fondons nos âmes, nos cœurs
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.
Ferme tes yeux à demi,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton cœur endormi
Chasse à jamais tout dessein.
Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux,
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux.
Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.
Je trouve tout de même que le tableau de Fragonard sort réellement du lot, il renferme quelque chose de plus fort qu'une simple scène de vie.
les situations des autres tableaux ne semblent pas aussi fragiles. le temps n'a que peu de pression sur elles.
Pour le Fragonard c'est différent.
L'homme mûr nous montre que le temps passe, opposé au jeune homme à terre, qui se trouve du côté du coeur (à gauche), c'est celui que l'on aime, celui qui nous touche.
Tout cela tournant autour de cette jeune fille, un ange au dessus des anges, enveloppé d'un halo virginal, mais qui, habillée en rose bonbon lui montre quand même jusqu'a ses genoux et lui lance son escarpin. Nous nous trouvons entre la vièrge Marie et l'objet de tous les désirs.
Mais ce pied d'estal est fragile, la corde (tenant l'escarpolette) s'usera tout comme elle.
Je trouve que cette peinture est plongée dans l'instant, fragile et unique qui peut se briser à chaque minute et dont chaque seconde compte.
Je ressens la même chose que devant un poème de Verlaine, le bonheur de l'instant qui déjà se termine.
En Sourdine (Paul Verlaine)
Calmes dans le demi-jour
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.
Fondons nos âmes, nos cœurs
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.
Ferme tes yeux à demi,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton cœur endormi
Chasse à jamais tout dessein.
Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux,
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux.
Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.
Xavier- Ténor
- Messages : 61
Date d'inscription : 29/03/2008
Age : 41
Localisation : Vincennes
Re: les hasards heureux de l'escarpolette
oui pardon la leçon de musique est de Nicolas Lancret
voilà un VRAI Watteau, le plus célèbre certainement où l'on sent bien le passage du temps et l'interrogation entre un amour passé ou à venir....
voilà un VRAI Watteau, le plus célèbre certainement où l'on sent bien le passage du temps et l'interrogation entre un amour passé ou à venir....
napirasu- Soprano
- Messages : 107
Date d'inscription : 25/04/2008
Frère Gonard
Il est déjà trop tard, toute naïveté a disparu. L'escarpolette, image de la masturbation féminie, s'accompagne du voyeurisme masculin. La mule, savamment expédiée sous un angle éloquent représente l'offrande du sexe de la jeune femme.
Paul- Membre Actif de l'Opale
- Messages : 532
Date d'inscription : 27/04/2008
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