Beethoven: La discothèque idéale

L'enthousiasme de Cécile pour Ludwig van Beethoven est tel que je n'ai aucune hésitation à inaugurer ce forum par l' évocation de cet héritier du classicisme viennois, grand instigateur du romantisme en musique.
Beethoven (1770-1827) a composé notamment 9 symphonies, 5 concertos pour piano, 1 concerto pour violon, 32 sonates pour piano, 16 quatuors, 1 opéra (Fidélio)...
J'ai dans mes tiroirs de nombreux disques "vinyle" que je n'ai plus écoutés depuis bien longtemps. Quels enregistrements en version CD des différentes oeuvres citées ci-dessus conseilleriez-vous aujourd'hui ?

J'ai perdu mon message, ce portrait idéalisé de Beethoven est trés beau, j'en ai une reproduction assez grande sur mon bureau, elle me suit depuis plus de 50 ans, son regard perdu dans le lointain, semble regarder le monde, que penserait-il, s'il vivait à notre époque, il se serait certainement insurgé contre les inégalités, les guerres inutiles et meurtrières,

Il est né le 17 Décembre 1770, et s'est éteint le 26 Mars 1827, dans d'horribles souffrances, le ciel était zébré d'éclairs, l'orage grondait, le Titan n'était plus, une foule évalué à 30.000 personnes suivait le cortége l'amenant dans sa dernière demeure.

Pour ce qui est de ses oeuvres, en inconditionnelle, je te dirais tout est à écouter, mais selon ta sensibilité à certains styles, je pense que tu devrais commencer par les Symphonies, la 6ème "Pastorale", ode à la nature qu'il aimait, et dont il a su faire une description extraordinaire, la 9ème, fruit de 30 ans de travail, pour l'amener à la perfection, la 3ème "Héroïque", ma fétiche, débaptisée quand Napoléon s'est fait sacrer Empereur, sa colère a été trés grande, ensuite viennent les concertos, j'en ai des intégrales de versions différentes, ma préférence va à Gould, mais je crois être une des rares à aimer ce pianiste, le concerto pour violon opus 61 en Ré majeur joué par yehudi Menuhin, les sonates, de tous mes coffrets d'intégrales, je préfère Schnabell, Claudio Aarau, Gould, pour le reste, je ne peux plus, c'est trop long, je pioche aussi dans les 4 coffrets de 40, 60, 87 et 100 cd, au gré de mon humeur, j'ai oublié merveille des merveilles, le Triple concerto dont ma version préférée est celle de Rostropovitch, sur scène joué par Queyras c'était sublime, un violoncelliste extraordinaire.

Tu as une bonne page de lecture, attention, je suis intarissable avec Beethoven.

Je te parlerai une autre fois de Fidelio son opéra, que j'ai vu 2 fois, mais la version était différente, je verrai celle de Garnier en Décembre ?

Si je peux t'être utile, n'hésite pas, amicalement Cécile

Pour mon "retour" à Beethoven sous ta houlette, je vais donc commencer par la pastorale dont je vais emprunter un CD à la médiathèque parmi ces versions proposées:
1ère version: EMI 1999 Sergiu Celibache et l' Orchestre Philharmonique de Munich (Münchner Philharmoniker)
2ème version: Orféo, 2003 Kleiber, Carlos direction Bayerisches Staatsorchester (Orchestre d'Etat de Bavière)
3ème version: Warner Classics, 2003 Symphonies nos. 1 à 7 Harnoncourt, Nikolaus. Direction The Chamber Orchestra of Europe
4ème version: Decca, 1993 Symphonies N° 6 "Pastorale", n° 3 "Héroique", Nos. 1 & 8 Monteux, Pierre Orchestre Philharmonique de Vienne (Wiener Philharmoniker)
5ème version: Deutsche Grammophon, 1987 Symphonie N°.6 "Pastorale" ; chor-Fantasie ; Meeresstille und glückliche Fahrt = Choral Fantasy = Calm sea and prosperous voyage Pollini, Maurizio. Piano, Abbado, Claudio, chef d'orchestre, Opéra de Vienne (Wiener Staatsoper), Orchestre Philharmonique de Vienne (Wiener Philharmoniker)

Pour la Pastorale, j'ai acheté le cd dirigée par Carlos Kleiber, elle est vraiment parfaite

Je viens de l'écouter, dans la version de Kleiber:




Une énergie communicative! De la passion , de l'enthousiasme emprunt de nostalgie. On sent la force d'un être solitaire dans un univers immense et tragique .

Cécile, dans ce pas à pas, que me (nous!) conseilles-tu maintenant

Tu vas être surpris, je te conseille :

- la 5ème symphonie opus 67 en ut mineur nous parle du destin, de l'avenir
- la 7ème symphonie opus 92 en La majeur est l'expression de la joie, elle est énergique

Direction Gustavo DUDAMEL, un jeune chef d'orchestre Vénézuelien, étoile montante à Paris, je le trouve absolument extraordinaire de fougue et de joie de vivre, je l'ai vu à 2 reprises, un mélange de Beethovenien
et de sud Américain, orchestre Simon Bolivar Youth Orchestra of Venezuela, éditeur Deutsche Grammphon

Je pense que tu ne seras pas déçu, il y a d'autres chefs d'orchestre, tels que Karajan, Nelson, Mazur, tout est question de ses propres ressentis

D'accord Cécile. J'ai réservé ce CD indisponible, pour le moment, à la médiathèque.
En attendant, ce lien pour présenter Gustavo DUDAMEL

Je me souviens avoir été très impressionné par une interprétation de la 5ème par Furtwängler avec l' Orchestre Philharmonique de Berlin, version de 1943.
Je viens de trouver ce lien l'évoquant : Furtwängler dirige Beethoven

Gustavo Dudamel Ramírez est un chef d'orchestre vénézuélien, né le 26 janvier 1981 à Barquisimeto (État de Lara), au nord du Venezuela.


Biographie

Il a été initié à la musique par son père tromboniste. À 6 ans, il déchiffre la partition de la 5ème symphonie de Beethoven et dirige un orchestre imaginaire devant ses parents. Il a étudié la musique dès son plus jeune âge, et a appris à jouer du violon à 10 ans.

Ses maîtres

Il a été l'élève de Rodolfo Saglimbeni et de Jose Antonio Abreu (fondateur de l'Orchestre Simon Bolivar des Jeunes du Vénézuela). Il remporte le concours d'orchestre "Gustav Malher" en 2004. Il reçoit depuis les conseils de Claudio Abbado, Daniel barenboïm et de Simon Rattle.

Il dirige l’Orchestre national des jeunes Simón Bolívar du Venezuela depuis 1999.

El sistema

L'orchestre Simon Bolivar des jeunes du vénézuela exerce une activité sociale et solidaire dans le cadre de la Fundacion del Estado para el Sistema de orquestra Juvenil et infantil de Venezuela. Il s'agit d'initier les enfants les plus jeunes (dès l'âge de 2 ans) et les plus démunis à la pratique de la musique classique.

Discographie

Beethoven : Symphonies N°5 et N°6 Simon Bolivar Youth orchestra of Venezuela. Direction Gustavo Dudamel. Septembre 2006. Deutsche Grammophon. Malher : symphonie N°5 Simon Bolivar Youth orchestra of Venezuela; Mai 2007. Deutsche Grammophon.




Source Wikipedia

J'ai surtout aimé l'interprétation du premier mouvement de la 5ème. Un peu déçu par l'allegretto de la 7ème mais il faut encourager la jeunesse! J'écouterai plus tard une version par Kleiber. Pour le moment je suis pas à pas tes conseils qui sont autant de belles découvertes!

Bonsoir Jean-Paul,

Tu trouveras une différence entre la direction des deux chefs d'orchestre pour la 5ème, d'ailleurs, à part les 5ème et la 7ème Symphonies, DUDAMEL n'a enregistré que du Malher je crois, pour l'instant, je ne connais rien d'autre.

Tu peux écouter la 9ème dirigée par Herbert von Karajan, c'est aussi un trés beau moment, surtout le 3ème mouvement, c'est mon préféré, j'ai le DVD de cette même symphonie dirigée par Léonard Bernstein devant le mur de Berlin, c'est un chef d'oeuvre.

Si tu veux d'autres renseignements, n,e te gêne pas, ce sera avec plaisir. Tu vois en ce moment je fais des infidélités à Beethoven, ma petite crise Schubertienne.

A plus, amicalement, j'ai eu une journée chargée, et ma répétition à la chorale était assez dure, du classique pour la fête de la musique.

J'ai retrouvé avec bonheur l' interprétation des 9 symphonies de Beethoven par l' Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction d' Herbert von Karajan, (né à Salzbourg le 5 avril 1908).

Le violoncelle dont se sert Yo Yo Ma est l'ancien d'une époustouflante interprète, Jacqueline Du Prè ,mariée à Daniel Barenboïm et décédée en 1987 .

Jean-Paul a écrit:

Glenn Gould et Leonard Rose , un duo d'exception , en 1960 pour une interprétation de la Sonate N°3 Op 69 de Ludwig Van Beethoven .

Pour une musique d'exception, deux interprétres d'exception, né le 27 juillet 1918 à Washington et mort le 16 novembre 1984 à White Plains, est un violoncelliste américain considéré comme l'un des plus talentueux de sa génération.

Léonard ROSE est élève du Curtis Institute of Music de Philadelphie où il a comme professeurs Walter Grossman, Frank Miller et Felix Salmond. À la fin de ses études, âgé de vingt ans, il est remarqué par Arturo Toscanini qui l'invite à rejoindre l'Orchestre symphonique de la NBC où il devient rapidement assistant du premier violoncelle. À 21 ans, il est engagé comme premier violoncelle de l'Orchestre de Cleveland et, à 26 ans, rejoint à ce poste l'Orchestre philharmonique de New York.

Rose jouait sur un violoncelle de 1662 du luthier italien Nicolò Amati, aujourd'hui la propriété du violoncelliste américain Gary Hoffman.

Glenn GOULD a la technique étincellante, peut se situer au Sommet de l'Hymalaya des pianistes.

Le duo piano-violoncelle de cette sonate opus 69 est une pure merveille, ma préférée, trés bon choix merci

9ème Symphonie de BEETHOVEN

Petite anecdote pour commencer.
La symphonie fut dirigée par le chef d'orchestre Umlauf, ami de Beethoven, avec le concours de Schuppanzig, violoniste qui avait créé la plupart des quatuors de Beethoven. Beethoven se tenait à côté de Umlauf, sa surdité l'l'empêchant de diriger lui-même,le dos tourné à la salle, il ne voyait rien,il n'entendait rien, ce fut une ovation délirante, toute la salle était debout, une chanteuse Caroline Umger, eut la présence d'esprit de l'amener sur kle devant de la scène, il remercia en s'inclinant.

Lente, douce et rasserenée, la musique du 1er mouvement ne cesse de changer de couleur, mais la tonalité générale est sombre et farouche. Le scherzo est exceptionnel avec son énergie sauvage, sa puissance rythmique, son dramatique usage des tilmbales, le 3ème mouvement est baigné de sérénité et de mélancolie, un des plus beaux adagios de toute la musique, le finale, point culminant, mouvement célèbre entre tous.

1° Mouvement : Allegro ma non troppo, un poco maestoso
2° Mouvement : Molto vivace
3° Mouvement : Adagio molto et cantabile
4° Mouvement : Finale - Hymne à la joie.

Cette symphonie est la plus prestigieuse de l'histoire.

BEETHOVEN restera à jamais dans les mémoires , comme un "Homme hors du commun", sa 9ème symphonie est le plus grand message de paix universelle, elle résonnera jusqu'à la fin des temps, elle s'étend sur plus de 30 ans, et représente l'aboutissement et la synthèse du style de Beethoven, elle tient à la fois de la symphonie, du concerto et de la cantate, mystérieuse, passionnée, dramatique, véhémente, douce, tonalité générale sombre et farouche, scherzo d'une énergie sauvage, puissance rythmique, dramatique usage des timbales. sublime, sereine et mélancolique dans son adagio qui est le plus beau de toute la musique.

TRIPLE CONCERTO POUR PIANO,VIOLON, VIOLONCELLE
en UT majeur, opus 56 - (1804)

Un concerto méconnu - Le triple concerto pour piano, violon, violoncelle est le plus rarement joué, le moins connu des sept concertos de Beethoven. Sans doute doit-il ce manque de notoriété à la difficulté de réunir 3 solistes de qualité.

Peut-être le public est-il moins attiré par une oeuvre dépourvue de caractère dramatique, souvent associé à Beethoven.

Ce n'est pas une oeuvre inférieure aux autres concertos, elle est simplement différente, et manifeste une fois de plus la diversité du génie de Beethoven. Rarement joué, il est d'une fraicheur que n'ont pas les autres oeuvres plus souvent entendues, il est magique.

Dans ce concerto qui chante constamment , les rares moments sombres ne font que mieux ressortir l'allégresse d'une musique échangée dans un dialogue inépuisable entre le violon , le violoncelle et le piano.

Ce concerto est né à l'ombre de créations prestigieuses, son numéro d'opus 56 est significatif. Il est entre la 3ème syphonie "Héroïque" opus 55 et la Sonate "Appassisionata" opus 57. Ce concerto a probablement été terminé pendant l'été 1804.

Selon Schindler, ce concerto aurait été écrit pour l'Archiduc Rodolphe, le violoniste Carl August Seider et le violoncelliste le jouérent sans doute en privé dans les années 1805-1806.

Au moment de sa publication en 1807, l'eouvre fut dédicacée au Prince Lobkowitz. On ne connaît pas d'exécution puplique avant celles qui eurent lieu au début 1808 à Liepzig et en mai 1808 à Vienne, avec accueil mitigé de la critique musicale.

Le Triple concerto appartient à ce type particulier de concerto écrit pour plusieurs instruments solistes et qu'on appelle généralement symphonie concertante, dérivée du concerto grosso de l'époque baroque, la symphonie concertante s'en distingue par l'indépendance des solistes entre eux par rapport à l'orchestre. Ce genre nouveau se développe d'abord en France où il connut un rapide succès à partir de 1770, et se répandit ensuite dans le reste de l'Europe.

Le triple concerto était à l'époque le seul exemple connu d'une telle combinaison d'instruments. Rien de surprenant que Beethoven se soit intéressé à ce type de concerto, on connaît son goût pour la musique de chambre pour piano, violon, violoncelle, qui a valu une série de chefs d'oeuvre, dont le trio de l'Archiduc.

Les premières oeuvres que Beethoven ait jugées dignes d'un numéro d'opus sont 3 trios, ceux de l'opus 1, moins austères que les quatuors à cordes. Les 7 trios pour piano et cordes composés par Beethoven ont constitué une autre voie d'exploration. Le Triple concerto et les trios ont des traits communs :
- la musique est d'un caractère heureux, enjoué exprimant le bonheur des musiciens de jouer ensemble dans un équilibre parfait
- les phrases s'échangent, se chevauchent et circulent d'un instrument à l'autre, puis reviennent à l'orchestre,
- la musique sait être grave, mystérieuse et pathétique

Il comporte 3 mouvements :
1° Mouvement :Allegro
2° Mouvement : Largo
3° Mouvement : Rondo a la polacca

C'est un merveilleux concerto, pour lequel j'ai eu un véritable coup de coeur, extraordinaire par la virtuosité des solistes, Beethoven ne finira jamais de m'étonner, chaque oeuvre, chaque découverte, cette infinie reconnaissance pour le bonheur qu'il me procure à chacune de ses oeuvres

Il nécessite des solistes de grande valeur, pour se donner la réplique, dans un équilibre parfait, piano forté, violon et violoncelle, ce dernier ayant le rôle de conducteur, dans ce rôle le violoncelliste QUEYRAS excelle de virtuosité.

Jean-Paul a écrit:[center][/center
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Qui est l'interprète, pas génial du tout, ou alors il est dans ses mauvais jours

Magnifique, j'aimerais faire le même trravail que toi, ce défilé de photos de Ludwig Van Beethoven est génial, et la Sonate la plus célèbre

Sonate au Claire de lune n° 14 en ut dièse mineur, opus 27, n° 2 dit "Clair de lune", composée en 1801 pour Giulietta Giuccardi, que j'appelle la "Sonate de la trahison", elle préfèra épouser le Comte Gallenberg, noble et riche, abandonnant Beethoven, une des plus célèbres sonates composée en pleine crise morale, où le compositeur prenait conscience de sa surdité naissante, le film "L. van Beethoven" comporte un passage bouleversant de cette histoire d'amour

Le surnom ce cette sonate a été donné par le poête Ludwig Rellstab