Le peintre par lui-même

C'EST KARL SCHMIDT ROTTLUFF (1884-1976)
"Karl Schmidt-Rottluff (1er décembre 1884 à Rottluff –10 août 1976 à Berlin) était un peintre allemand de l'expressionnisme.
Karl Schmidt est né à Rottluff près de Chemnitz (Saxe) et s'est appelé Schmidt-Rottluff depuis 1905. Le 7 juin 1905, le groupe d'artistes Die Brücke (le pont) a été créé par les amis étudiants en architecture de Schmidt-Rottluff, Ernst Ludwig Kirchner, Fritz Bleyl et Erich Heckel à Dresde. En novembre 1905, la première exposition du Brücke a suivi à Leipzig. En 1913, le groupe s'est dissous et en 1938 ses travaux (608 œuvres d'art) ont été montrés en tant qu'art dégénéré (Entartete Kunst) aux musées allemands. Wiki

Je pense que ce tableau date de la Renaissance allemande. Me vient à l'esprit Lucas MÜLLER (1472-1552), c'est-à-dire Lucas CRANACH l'ANCIEN ...
Pourquoi je pense à lui? parce que beaucoup des personnages qu'il a peints avaient ce genre de collier en anneaux ... pas beaux du tout, ... du style ferrailleurs comme celui de Lucrèce Borgia se suicidant, etc.

Renaissance, oui. Allemand, non. Cranach, non. Je suis surprise que Nablagerb n'ait pas trouvé! Ce néerlandais très fameux est mort à Anvers ...

: Simone Martini. Mort de Saint Martin !

Avec mes excuses, mais je ne vois aucun rapport entre cette tête d'homme cuirassé, (les peintres flamands ou brabançons, s'il s'agit d'un portrait non fictif, ne représentent jamais un civil en cuirasse, uniquement St-George ou leur duc) en plus je souscrit l'avis de Chrychry pour dire que c'est très, très outre-Rhin.
Les trois images suivantes me semblent appartenir à l'oeuvre de Melchior Broederlam (actif à Ypres entre 1381 et 1409), en fait le seul tableau qu'on connaît de lui, et qui se trouve au Musée de Dijon.
La très belle tête d'homme en cuirasse devrait dater d'au moins 80 ans plus tard!
(mes excuses si je me trompe)

Connaissez-vous Joos Van Cleve? C'est son autoportrait que je vous proposais et ses Saint Antoine ...

Je connais, autant que possible, l'oeuvre parcimoniale de Joos van Cleve, dont le nom véritable serait Joos van der Beke, et dont aucun tableau ne serait signé (autographe ou d'époque). En 1511, âgé probablement de 20 ans, il devint maître à Anvers de la Guilde de St-Luc. Et déjà en 1519, il est nommé Doyen de la Chambre syndicale des peintres.
Les auteurs Karel van Mander (1548-1606), et Ludovici Guicciardini (1521-1589) le mentionnent comme grand représentant de l'école anversoise de peinture. Ce dernier mentionne que Van Cleef est invité à la Cour de France pour peindre le portrait de François I (si cela serait confirmé, il faut le situer avant les guerres de Charles V versus François I, ou l'inverse si vous vous sentez mieux dans l'autre camp).
Maintenant, son autoportrait. Il y en aurait eu un dans la collection de Lord Spencer à Althorp (tiens, c'est un ancêtre de Winston Churchill), véritable chef d'oeuvre disent leurs archives, où Van Cleve s'est représenté à mi-corps, en habit noir, les cheveux courts couverts d'un chapeau telluriforme, le visage orné d'une longue barbe brune.
Un autre (auto?)portrait se trouverait au Château de Windsor. Le succès de Van Mander à la Cour d'Angleterre ne fut pas si éblouissante, Anthoni Mor ayant obtenu les honneurs. Joos Van Cleve, par déception ou désespoir, aurait peint tous ses tableaux en Angleterre recto-verso, pour que, même disposés nonchalamment contre le mur, on puisse voir au moins une face peinte.
Je persiste à doûter que les trois peintures jointes soient de sa main ou de son époque.

Voilà donc deux autoportraits de Joos Van CLEVE (1490-1541)

En ce qui concerne les trois autres, vous faites bien de souligner mon erreur. C'est Simone Martini ... La Mort de Saint Martin ...Désolée.
C'était mon sujet parallèle sur "énigma variation", votre création:,etc.
Deux sensibilités qui n'ont rien à voir ...

Comme on trouve souvent des affirmations sur le www pour lesquelles on ne peut vérifier les sources, il arrive de reprendre l'erreur d'un autre. Ainsi le troisième portraité (aussi avec un oeillet rouge à la main) porte le collier de l'Ordre de la Toison d'Or, que J. Van Cleve n'a jamais obtenu.
Et je vous avouerai humblement que ma source est l' Histoire de l'Ecole de Peinture d'Anvers, écrite par l'archiviste de la ville d'Anvers F.J. Van den Branden en 1883. C'est une excellente étude de 1436 pages, mais les recherches et découvertes depuis cette date ont certainement apportés de nouveaux éléments.

Votre vigilance est à toute épreuve, Nablagerb ... Je me suis focalisée sur l'oeillet au lieu de regarder le nez. L'oeillet revient souvent à cette époque pour dire je ne sais quoi? Le savez-vous?
Je ne connais pas Joos Van Cleve (Van Beke). Je le découvre en ce moment avec bonheur. Ses madones sont exceptionnelles.

Cet homme peint par Joos Van Cleve est Maximilien i Keiser (1459-1519) si mes sources sont bonnes (Rijksmuseum)

Autre portrait de Maximilien empereur. On ne sait de qui il est:

On distingue bien le symbole de l'appartenance à l'ordre de la toison d'or ... Merci de nous mettre sur cette voie ...
L'ordre de la Toison d'or, dit aussi la Toison d'or (avec une majuscule) ou la Toison, est un ordre de chevalerie autrefois prestigieux fondé à Bruges (ville de l'État bourguignon) le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l'occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Il est inspiré du mythe grec de la Toison d'or.

"Cet ordre était destiné à rapprocher la noblesse bourguignonne de Philippe le Bon et de permettre au duc d'honorer ses proches. Le premier chevalier fut Guillaume de Vienne. À la mort de Philippe en 1467, son fils Charles le Téméraire devint grand-maître de l'ordre, puis, à la mort de ce dernier en 1477, son gendre Maximilien Ier du Saint Empire de Habsbourg, qui avait épousé la duchesse héritière Marie de Bourgogne. En effet, l'ordre ne se transmettait que par les hommes, ou, à défaut d'héritier mâle, à l'époux de l'héritière jusqu'à majorité du fils de celle-ci. Ainsi l'ordre arriva-t-il à l'empereur Charles Quint, qui en fit l'ordre le plus important de la monarchie habsbourgeoise, et fixa le nombre de chevaliers à 51 en 1517. À l'abdication de l'empereur, la Toison passa à la branche espagnole jusqu'à la Guerre de Succession d'Espagne. Philippe V d'Espagne, petit-fils de Louis XIV et nouveau roi d'Espagne, continua à conférer l'ordre, mais la branche des Habsbourgs d'Autriche décida de reprendre l'ordre à son compte. Le droit international n'ayant jamais tranché la question, il existe depuis lors deux ordres de la Toison d'or : l'ordre autrichien et l'ordre espagnol (ce dernier étant le seul reconnu par la République Française). Les collections médiévales de l'ordre, demeurées possession des Habsbourgs, sont exposées au Schatzkammer, à Vienne.
Les premiers membres de l'Ordre furent, chronologiquement, Philippe le Bon, Guillaume de Vienne, Regnier Pot et Jean de Roubaix."

Voir sur Wiki pour des données plus complètes.

Pour découvrir la signification symbolique de l'oeillet, il faut d'abord examiner l'étymologie: l'italien carnatione s'est transmis en français, carnation, qui désignait la "couleur de chair". A son tour l'anglais a nommé cette fleur "carnation", et une étymologie populaire en fait une bâtardisation du mot "coronation" (couronnement), d'où probablement le dernier détail (Merci, Nicole) avec un oeillet d'où surgit finalement une couronne d'épines.
Le language symbolique est translucide mais erroné. Jusqu'ici il ne s'agissait que de l'oeillet rouge ou rose.
Pour ce qui est du symbolisme de l'oeillet (ce nom n'apparaît qu'à la fin du 15e siècle), voici ce qu'en dit Wikipédia, tout en avertissant que les sources ne sont pas suffisamment mentionnées:
http://74.125.77.132/search?q=cache:WqY_5jSrvhsJ:fr.wikipedia.org/wiki/Langage_des_fleurs+language+des+fleurs&cd=1&hl=en&ct=clnk&gl=uk
Mentionnons, en passant, que les chaînons qui supportent l'insigne de la Toison d'or représentent, deux par deux, des briquets c'est à dire les pierres qui dans les nouvelles armes de guerre des Bourguignons, par une étincelle mettaient le feu à la poudre. Vingt ans avant, le Duc Jean sans Peur avait comme symbole le rabot, qu'on peut encore voir sur la Tour Jean sans Peur à Paris, au 20 de la rue Etienne Marcel: http://74.125.77.132/search?q=cache:eEt1dcSdTosJ:www.linternaute.com/paris/histoire/dossier/paris-medieval/tour-jean-sans-peur.shtml+Tour+Jean+sans+Peur+Paris&cd=3&hl=nl&ct=clnk&gl=be

Ainsi, si j'en crois le document fourni par Nablagerb, Jean sans peur était un peureux fini! Et moi qui croyais à la puissance de ce roi, me voilà un peu éclairée.
Proposition:


(autoportrait: je reviens au jeu normal?)

Son surnom "sans Peur", Chrychry, lui fut donné après l'expédition dont le Roi de France Charles VI (1368-1422) le chargea, il était âgé de 25 ans.
Il devait, à la tête d'une armée de 25.000 français et flamands, combattre les turcs qui menaçaient la Hongrie.
Surpris en embusquade par l'armée turque de Bayazid I à Nicopolis (aujourd'hui en Bulgarie), tous furent décapités comme dans un abattoir, sauf les 22 ou 23 nobles qui pouvaient payer la caution énorme (si je me rappelle bien de 300.000 écus d'or), certains (ouf) mouraient de peur avant de défiler devant les bourreaux turcs. Cela se passait en 1396, j'en tremble encore en lisant ce récit.

Mes excuses, je viens de croiser votre nouvelle proposition!

(presque aussi cruel que l'histoire récente des Tutsis et des Hutus; l'histoire se répète indéfiniment; Jean sans peur a donc pu être sans peur et finalement tomber dans la panique. Il avait deviné qu'on en voulait à sa noble peau)

Ce n'est pas un problème pour le jeu. Je le relance :

C'est très, très hollandais, un élève de Rembrandt. Jan Lievens (1607-1674)?

Comment voyez-vous que c'est très-très hollandais? Dites-nous, Nablagerb.
C'est bien Jan Lievens (1604-1674) qui a travaillé avec Rembrandt dont il a même fait le portrait en 1628 environ. A 24 ans, quelle maîtrise il a déjà.

Rembrandt a là un regard vif, intelligent, très présent à la vie qui pétille autour de lui.

Comparez à des contemporains, Le Caravage ou Georges de la Tour, tout comme eux les élèves et collaborateurs de Rembrandt ne peuvent dissimuler la leçon du Maître, et dans les trois cas on reconnaît les caractéristiques nationales d'Italie, de France ou de Hollande. En art il n'y a pas d'apatrides. Le Greco, par exemple, ne peut pas cacher qu'il ne soit pas espagnol. Ayant travaillé probablement dans un atelier grec de peintres d'icones, à l'âge de 30 ans il se rend en Italie, peu de temps après à Tolède, où il restera jusqu'à sa mort. Et pourtant, il ne présente aucune caractéristique artistique italienne ou espagnole.

Très bon et intéressant. Vous avez dû déguster beaucoup d'oeufs de Pâques

Pas vraiment, ce sont les petits bouts de chique de la troisième génération qui devront faire régime!
Et pour réagir au nouveau tableau proposé, je dirais allemand, mais ne suis pas entièrement certain.
Le fond n'est pas allemand, alors que le visage l'est à 100%.

C'est un allemand qui n'est pas mort en son pays

Hans Holbein le Jeune, décédé à Londres de la peste.

Très bien!
Avouez qu'il est connu et que ce n'était pas un méchant piège, non? Le revoici mieux cadré