Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
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Nicole
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Qui aime les beaux verres dans la peinture et en vrai?
Georg FLEGEL. (1566-1638) Une Aurore.
Dernière édition par Nicole le Sam 17 Jan - 12:20, édité 1 fois
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 3581
Date d'inscription : 06/04/2008
Re: Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Cette image que vous avez jetée sous nos yeux excite ma gourmandise. J'aimerais goûter ces trucs! Les incorporer!
Mais je sais que c'est de verres dont vous parlez!
Je partage ce goût, ce qui n'est pas difficile car qui n'aime pas les beaux verres? L'ennui c'est que le cristal casse terriblement facilement et cela me fait souffrir. Certains cols de verres sont très musicaux. Un verre non musical est-il encore un verre?
Bien sûr quelqu'un a dit "Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse". Alors là, je ne suis PAS DU TOUT D'ACCORD! Le flacon + l'ivresse!
J' ai trouvé ceci sur un blog. Je vous le ramène (revu et corrigé )car cela a un lien avec le mot "opalescences". Opaline.
LES VERRES OPALINS :
"L'opaline descend en droite ligne du " lattimo" des Vénitiens, que les Allemands appelleront "Milchglas" et les Français, dès le XVIIe siècle,"verre de lait" ou porcelaine de verre. Ce "lattimo" est fabriqué d'abord par les verriers byzantins émigrés à Murano après la chute de Constantinople en 1453; ils ont apporté avec eux les secrets hérités des traditions orientales, donc du verre opacifié.
Byzance, avec Damas avaient été des centres réputés dans l'art du verre ; les romains, qui ont connu le verre par les Egyptiens, s'étaient révélés de grands verriers et avaient répandu leurs techniques dans tout l'empire.
Les Vénitiens, ne craignant plus de rivaux ont cherché à préserver leur monopole de fabrication de ce verre blanc de lait en punissant de mort (même au-delà des frontières), de prise d'otages parmi les familles restées à Venise, les verriers qui voudraient quitter la République . En vain. On trouve des verriers vénitiens à Vienne, dans les Flandres, en France, Grande-Bretagne ... à Florence, où en 1612, un Florentin, Antoine Néri, dans son '' Traité de la Verrerie '', donne la recette du '' lattimo '': prendre '' douze livres de cristal et deux livres de chaux de plomb et d'étain. On mêlera bien le tout en y ajoutant une demi-once de magnésie. On mettra ce mélange dans un creuset chaud, et, au bout de douze heures, on aura soin de bien remuer ; si la couleur n'est pas assez forte, on n'aura qu'à remettre un peu de la chaux susdite ; on remuera encore et, au bout de huit heures, la matière aura pris un très beau blanc de lait ''
En 1662, à Orléans, Bernard Perrot (un Italien du nom de Bernardo Perotto) fait des objets en porcelaine de verre. Le verre blanc opalin sera largement employé en France au XVIII pour des cruches, flacons, statuettes, chopes, vases, etc., même après la découverte de la porcelaine ( en 1765), produit de luxe réservé à une riche clientèle.
Le chimiste Jean Kunckel, auteur de la traduction allemande (parue en 1689) du Traité de Néri, ajoute sa petite recette d'un '' verre qui ressemble à la porcelaine'' pour obtenir des ''opales d'une grande beauté". Il préconise des matières qui seront encore employées au XIXème siècle, telles que phosphate de chaux (provenant d'os brûlés et pilés) qui blanchit la transparence du verre, et arsenic. Kunckel fait aussi des recherches sur des colorants et met au point un rouge rubis (utilisé par les verreries de Bohême), à base d'or; cet or entre dans la composition des précieuses opalines "gorge-de-pigeon" françaises du XIXème.
LE CRISTAL :
Tandis que les verreries d'Europe rivalisent pour améliorer la beauté des verres opalins, que partout en Occident, on cherche à percer les secrets de la porcelaine (les Allemands seront les premiers à le faire), les Anglais, par hasard, redécouvrent le verre au plomb, autrement dit, le cristal. Pour débarrasser le verre des traces brunes dues à la houille dont ils se servent comme combustible, ils multiplient les expériences et s'aperçoivent enfin que seul le ''minium ou oxyde de plomb" rend au verre sa pureté.
C'est en 1780 que les Français, jaloux de la suprématie des Britanniques qui envahissent tous les marchés, vont être en mesure de produire, à leur tour, du cristal. Les verreries françaises, qui se sont multipliées au XVIII, vont dès lors se transformer en cristalleries . Saint-Louis (1767) a été la première manufacture à fabriquer du cristal, grâce à son directeur qui aurait découvert la recette des Anglais. Des cristalleries naissent un peu partout, à Bordeaux, au Petit Quevilly, à Boulogne- sur-Seine ... Vonèche, près de Liège est fondée par M. d'Artigues, qui rachètera Sainte-Anne lorsque le traité de 1815 retire Vonèche à la France. La Manufacture des Emaux et Cristaux de la Reine est créée en 1783 à Sèvres par Lambert et Royer qui auraient bénéficié des '' révélations '' d'un verrier de Bohème ayant travaillé en Angleterre; elle émigre quelques années plus tard au Montcenis (près du Creusot). Le Creusot a fourni le plus beau cristal (le plus lourd car le plus chargé en plomb) sous l'Empire et la Restauration et, très certainement, les opalines '' les plus pesantes ''.Puisque le cristal est bien maîtrisé, pourquoi ne pas tenter de l'opacifier et le colorer en lui appliquant les procédés anciens utilisés pour les verres opalins ? Le cristal va donner à l'opaline ses lettres de noblesse, en faire un produit de luxe. Il lui permet d'acquérir un '' poids ' et une ''sonorité "et un '' scintillement '' que n'a jamais eu le verre de lait le plus raffiné. Où et quand sont apparues les premières opalines de cristal, c'est difficile à dire, car elles ne sont ni signées ni datées. Vraisemblablement à la fin du XVIII ou dans les premières années du XIX.
Au début du XIXème surgissent les merveilleuses opalines roses '' gorge-de-pigeon ", dues à la composition employée par les verriers de Bohème pour les verres rubis, un mélange de deux dissolutions, l'une d'étain, l'autre d'or, dans de l'eau régale (mélange d'acide nitrique et d'acide chlorhydrique). Le turquoise, dû à l'oxyde de cuivre, vient un peu plus tardivement.
LES OPALINES DE CRISTAL :
Ces premières et si belles opalines de l'Empire qui puisent leur inspiration dans l'Antiquité, ont des formes simples héritées des Grecs , des Romains et des vases étrusques (à col resserré) ou Médicis (à col largement ouvert), aiguières…..
Sous la Restauration, ces formes ''s'amollissent '' selon l'évolution du style, les silhouettes sont moins élancées, le décor des montures de bronze ciselé et doré au mercure, qui soulignait la pureté et l'élégance des lignes, a tendance à s'alourdir. Les motifs décoratifs, sensiblement les mêmes, (palmettes, rosaces, ...) se multiplient, et sont traités avec plus de nonchalance; le trait s'épaissit; on retrouve les dauphins, cygnes, colombes, pigeons, ... les têtes de bélier remplacent les serpents et les godrons, la feuille d'eau sur les bordures.
Mais ce que les opalines perdent en rigueur, elles le gagnent sur le terrain de la technique; les progrès réalisés offrent des possibilités nouvelles. Ainsi, vers 1817, Jean-Baptiste Devignes parvient à décorer les opalines de motifs peints. Les procédés utilisés pour fixer émaux et peintures sur les verres opalins nécessitaient de hautes températures, que le cristal, aisément fusible, ne supportait pas. Desvignes a eu l'idée d'employer des feuilles d'or et d'argent et des couleurs végétales (qu'il limite au bleu sombre et au rouge) collées avec un vernis au copal une température de 500°, ce qui suffit à en assurer la parfaite adhérence. Les opalines s'ornent de filets, de délicates fleurettes, palmettes, rosaces, guirlandes ... où l'or domine et même des '' décors gothiques ''. A la mort de Desvignes en 1826, son '' atelier '' continue, la palette s'étend à de nouveaux coloris (violet, vert émeraude, jaune ocre) mais le trait n'a plus la même finesse.Vers 1820, Jean-Baptiste Devide utilise la force hydraulique pour faire fonctionner les tours (il n'y avait jusque là que des tours à pied), ce qui favorise une taille plus précise et plus compliquée au lieu des grosses côtes droites ('' côtes bambou ''), parfois en spirale; apparaissent les côtes obliques, souvent '' entrecroisées et coupées de nervures plus fines, les pointes de diamant; les vases sont '' en cornets", boule ... Les bibelots, surtout aux alentours de 1825, sont nombreux et variés (bonbonnières, flacons de poche, coffrets, petites corbeilles, etc. ... ). On commence à réaliser des lustres et pendules de cheminée.
A la même époque, les anses ne sont plus en bronze; ce sont des cordons de cristal rapportés.
En 1822, naît la couleur 'bulle-de savon ,cristal d'opale '' étiré '' plus mince, translucide avec les mêmes reflets irisés, tant apprécié de nos jours. Il s'opacifiera quelques années plus tard. Le jaune franc, au sulfure d'antimoine, découvert par Le Creusot en 1807, si difficile à maîtriser, ne se refait qu'entre 1815 et 1820. Cependant, à partir de 1827, note Édith Mannoni, les cristalleries savent mieux se servir des colorants et créent de nouvelles teintes, bleu lavande et bleu de lin; violet, lancé par Bercy en 1828; jaune ambré; des verts 44 allant du vert
d'eau au vert olive par adjonction d'oxyde de fer au mélange (à base d'oxyde de cuivre) qui produit le turquoise. Durant cette période, 1825-1830,on parle aussi d'un vert '' chrysoprase '', du nom d'une pierre précieuse vert pomme qui n’a rien à voir avec celui connu sous Louis Philippe.
A la fin de la Restauration, l'opaline trouve de nouveaux débouchés en remplaçant la porcelaine dans la fabrication de certaines pièces de vaisselle.Elle n'est plus alors un produit de luxe, comme sous l'Empire et le début du règne
de Louis XVIII, mais elle n'est pas encore touchée par la vague d'industrialisation qui sévit aux lendemains de la Révolution de 1830 et responsable de bien des Opalines " moulées '' et non plus soufflés, qui ne sont pas toujours d'un goût très sûr. Elle garde une noblesse qui la différencie des verres opalins préexistants, plus populaires, et de l'opaline ... plus vulgarisée telle qu'elle deviendra sous Louis-Philippe et le Second Empire.
Par sa finesse et la délicatesse de ses nuances, jamais reparues par la suite, par ses formes, encore simples et pures l'opaline de la Restauration demeure d’une grande qualité et d’un charme particulier à cette époque.
A noter, pour les amateurs d'opalines: les coloris les plus prisés et les plus chers, sont d'abord le fameux gorge-de-pigeon (qui s'éclaircit vers 1825), puis turquoise, bulle-de-savon (ou opaline savonneuse), jaune, vert, rose, bleuet, enfin blanc. Les irrégularités de
teintes, qu'il ne faut pas confondre avec les savants et subtiles dégradés pratiqués à partir de 1827, et les différences de volumes entre deux pièces symétriques, sont, en général, des signes d'ancienneté. Sachez encore que les objets en forme de fruits, melon, ananas, pomme, sont recherchés et rares".
Mais je sais que c'est de verres dont vous parlez!
Je partage ce goût, ce qui n'est pas difficile car qui n'aime pas les beaux verres? L'ennui c'est que le cristal casse terriblement facilement et cela me fait souffrir. Certains cols de verres sont très musicaux. Un verre non musical est-il encore un verre?
Bien sûr quelqu'un a dit "Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse". Alors là, je ne suis PAS DU TOUT D'ACCORD! Le flacon + l'ivresse!
J' ai trouvé ceci sur un blog. Je vous le ramène (revu et corrigé )car cela a un lien avec le mot "opalescences". Opaline.
LES VERRES OPALINS :
"L'opaline descend en droite ligne du " lattimo" des Vénitiens, que les Allemands appelleront "Milchglas" et les Français, dès le XVIIe siècle,"verre de lait" ou porcelaine de verre. Ce "lattimo" est fabriqué d'abord par les verriers byzantins émigrés à Murano après la chute de Constantinople en 1453; ils ont apporté avec eux les secrets hérités des traditions orientales, donc du verre opacifié.
Byzance, avec Damas avaient été des centres réputés dans l'art du verre ; les romains, qui ont connu le verre par les Egyptiens, s'étaient révélés de grands verriers et avaient répandu leurs techniques dans tout l'empire.
Les Vénitiens, ne craignant plus de rivaux ont cherché à préserver leur monopole de fabrication de ce verre blanc de lait en punissant de mort (même au-delà des frontières), de prise d'otages parmi les familles restées à Venise, les verriers qui voudraient quitter la République . En vain. On trouve des verriers vénitiens à Vienne, dans les Flandres, en France, Grande-Bretagne ... à Florence, où en 1612, un Florentin, Antoine Néri, dans son '' Traité de la Verrerie '', donne la recette du '' lattimo '': prendre '' douze livres de cristal et deux livres de chaux de plomb et d'étain. On mêlera bien le tout en y ajoutant une demi-once de magnésie. On mettra ce mélange dans un creuset chaud, et, au bout de douze heures, on aura soin de bien remuer ; si la couleur n'est pas assez forte, on n'aura qu'à remettre un peu de la chaux susdite ; on remuera encore et, au bout de huit heures, la matière aura pris un très beau blanc de lait ''
En 1662, à Orléans, Bernard Perrot (un Italien du nom de Bernardo Perotto) fait des objets en porcelaine de verre. Le verre blanc opalin sera largement employé en France au XVIII pour des cruches, flacons, statuettes, chopes, vases, etc., même après la découverte de la porcelaine ( en 1765), produit de luxe réservé à une riche clientèle.
Le chimiste Jean Kunckel, auteur de la traduction allemande (parue en 1689) du Traité de Néri, ajoute sa petite recette d'un '' verre qui ressemble à la porcelaine'' pour obtenir des ''opales d'une grande beauté". Il préconise des matières qui seront encore employées au XIXème siècle, telles que phosphate de chaux (provenant d'os brûlés et pilés) qui blanchit la transparence du verre, et arsenic. Kunckel fait aussi des recherches sur des colorants et met au point un rouge rubis (utilisé par les verreries de Bohême), à base d'or; cet or entre dans la composition des précieuses opalines "gorge-de-pigeon" françaises du XIXème.
LE CRISTAL :
Tandis que les verreries d'Europe rivalisent pour améliorer la beauté des verres opalins, que partout en Occident, on cherche à percer les secrets de la porcelaine (les Allemands seront les premiers à le faire), les Anglais, par hasard, redécouvrent le verre au plomb, autrement dit, le cristal. Pour débarrasser le verre des traces brunes dues à la houille dont ils se servent comme combustible, ils multiplient les expériences et s'aperçoivent enfin que seul le ''minium ou oxyde de plomb" rend au verre sa pureté.
C'est en 1780 que les Français, jaloux de la suprématie des Britanniques qui envahissent tous les marchés, vont être en mesure de produire, à leur tour, du cristal. Les verreries françaises, qui se sont multipliées au XVIII, vont dès lors se transformer en cristalleries . Saint-Louis (1767) a été la première manufacture à fabriquer du cristal, grâce à son directeur qui aurait découvert la recette des Anglais. Des cristalleries naissent un peu partout, à Bordeaux, au Petit Quevilly, à Boulogne- sur-Seine ... Vonèche, près de Liège est fondée par M. d'Artigues, qui rachètera Sainte-Anne lorsque le traité de 1815 retire Vonèche à la France. La Manufacture des Emaux et Cristaux de la Reine est créée en 1783 à Sèvres par Lambert et Royer qui auraient bénéficié des '' révélations '' d'un verrier de Bohème ayant travaillé en Angleterre; elle émigre quelques années plus tard au Montcenis (près du Creusot). Le Creusot a fourni le plus beau cristal (le plus lourd car le plus chargé en plomb) sous l'Empire et la Restauration et, très certainement, les opalines '' les plus pesantes ''.Puisque le cristal est bien maîtrisé, pourquoi ne pas tenter de l'opacifier et le colorer en lui appliquant les procédés anciens utilisés pour les verres opalins ? Le cristal va donner à l'opaline ses lettres de noblesse, en faire un produit de luxe. Il lui permet d'acquérir un '' poids ' et une ''sonorité "et un '' scintillement '' que n'a jamais eu le verre de lait le plus raffiné. Où et quand sont apparues les premières opalines de cristal, c'est difficile à dire, car elles ne sont ni signées ni datées. Vraisemblablement à la fin du XVIII ou dans les premières années du XIX.
Au début du XIXème surgissent les merveilleuses opalines roses '' gorge-de-pigeon ", dues à la composition employée par les verriers de Bohème pour les verres rubis, un mélange de deux dissolutions, l'une d'étain, l'autre d'or, dans de l'eau régale (mélange d'acide nitrique et d'acide chlorhydrique). Le turquoise, dû à l'oxyde de cuivre, vient un peu plus tardivement.
LES OPALINES DE CRISTAL :
Ces premières et si belles opalines de l'Empire qui puisent leur inspiration dans l'Antiquité, ont des formes simples héritées des Grecs , des Romains et des vases étrusques (à col resserré) ou Médicis (à col largement ouvert), aiguières…..
Sous la Restauration, ces formes ''s'amollissent '' selon l'évolution du style, les silhouettes sont moins élancées, le décor des montures de bronze ciselé et doré au mercure, qui soulignait la pureté et l'élégance des lignes, a tendance à s'alourdir. Les motifs décoratifs, sensiblement les mêmes, (palmettes, rosaces, ...) se multiplient, et sont traités avec plus de nonchalance; le trait s'épaissit; on retrouve les dauphins, cygnes, colombes, pigeons, ... les têtes de bélier remplacent les serpents et les godrons, la feuille d'eau sur les bordures.
Mais ce que les opalines perdent en rigueur, elles le gagnent sur le terrain de la technique; les progrès réalisés offrent des possibilités nouvelles. Ainsi, vers 1817, Jean-Baptiste Devignes parvient à décorer les opalines de motifs peints. Les procédés utilisés pour fixer émaux et peintures sur les verres opalins nécessitaient de hautes températures, que le cristal, aisément fusible, ne supportait pas. Desvignes a eu l'idée d'employer des feuilles d'or et d'argent et des couleurs végétales (qu'il limite au bleu sombre et au rouge) collées avec un vernis au copal une température de 500°, ce qui suffit à en assurer la parfaite adhérence. Les opalines s'ornent de filets, de délicates fleurettes, palmettes, rosaces, guirlandes ... où l'or domine et même des '' décors gothiques ''. A la mort de Desvignes en 1826, son '' atelier '' continue, la palette s'étend à de nouveaux coloris (violet, vert émeraude, jaune ocre) mais le trait n'a plus la même finesse.Vers 1820, Jean-Baptiste Devide utilise la force hydraulique pour faire fonctionner les tours (il n'y avait jusque là que des tours à pied), ce qui favorise une taille plus précise et plus compliquée au lieu des grosses côtes droites ('' côtes bambou ''), parfois en spirale; apparaissent les côtes obliques, souvent '' entrecroisées et coupées de nervures plus fines, les pointes de diamant; les vases sont '' en cornets", boule ... Les bibelots, surtout aux alentours de 1825, sont nombreux et variés (bonbonnières, flacons de poche, coffrets, petites corbeilles, etc. ... ). On commence à réaliser des lustres et pendules de cheminée.
A la même époque, les anses ne sont plus en bronze; ce sont des cordons de cristal rapportés.
En 1822, naît la couleur 'bulle-de savon ,cristal d'opale '' étiré '' plus mince, translucide avec les mêmes reflets irisés, tant apprécié de nos jours. Il s'opacifiera quelques années plus tard. Le jaune franc, au sulfure d'antimoine, découvert par Le Creusot en 1807, si difficile à maîtriser, ne se refait qu'entre 1815 et 1820. Cependant, à partir de 1827, note Édith Mannoni, les cristalleries savent mieux se servir des colorants et créent de nouvelles teintes, bleu lavande et bleu de lin; violet, lancé par Bercy en 1828; jaune ambré; des verts 44 allant du vert
d'eau au vert olive par adjonction d'oxyde de fer au mélange (à base d'oxyde de cuivre) qui produit le turquoise. Durant cette période, 1825-1830,on parle aussi d'un vert '' chrysoprase '', du nom d'une pierre précieuse vert pomme qui n’a rien à voir avec celui connu sous Louis Philippe.
A la fin de la Restauration, l'opaline trouve de nouveaux débouchés en remplaçant la porcelaine dans la fabrication de certaines pièces de vaisselle.Elle n'est plus alors un produit de luxe, comme sous l'Empire et le début du règne
de Louis XVIII, mais elle n'est pas encore touchée par la vague d'industrialisation qui sévit aux lendemains de la Révolution de 1830 et responsable de bien des Opalines " moulées '' et non plus soufflés, qui ne sont pas toujours d'un goût très sûr. Elle garde une noblesse qui la différencie des verres opalins préexistants, plus populaires, et de l'opaline ... plus vulgarisée telle qu'elle deviendra sous Louis-Philippe et le Second Empire.
Par sa finesse et la délicatesse de ses nuances, jamais reparues par la suite, par ses formes, encore simples et pures l'opaline de la Restauration demeure d’une grande qualité et d’un charme particulier à cette époque.
A noter, pour les amateurs d'opalines: les coloris les plus prisés et les plus chers, sont d'abord le fameux gorge-de-pigeon (qui s'éclaircit vers 1825), puis turquoise, bulle-de-savon (ou opaline savonneuse), jaune, vert, rose, bleuet, enfin blanc. Les irrégularités de
teintes, qu'il ne faut pas confondre avec les savants et subtiles dégradés pratiqués à partir de 1827, et les différences de volumes entre deux pièces symétriques, sont, en général, des signes d'ancienneté. Sachez encore que les objets en forme de fruits, melon, ananas, pomme, sont recherchés et rares".
Chrysemyde- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 1479
Date d'inscription : 19/08/2008
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Merci Chrychry pour ces savantes explications sur l'opaline, mais vous parlez du verre et non de verres, ce me semble ... Je parlais personnellement de verres à boire ... Je trouve que "vos" flacons, ceux sur votre image, sont laids. Je déteste tous les petits gadgets inutiles comme ceux-ci qui ne sont même pas charmants. Comparés au verre que je vous ai montré, on n'est pas dans les mêmes amours ...
Qui plus est, aviez-vous vu le papillon? J'adore les papillons!
Et voilà un verre étrusque pas mal du tout.
Qui plus est, aviez-vous vu le papillon? J'adore les papillons!
Et voilà un verre étrusque pas mal du tout.
Dernière édition par Nicole le Ven 6 Fév - 20:56, édité 1 fois
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 3581
Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Excellente étude, j'en ai appris beaucoup de choses. Je ne savais pas, par exemple, qu'il y avait du cristal de couleur opaline. Le sujet "verre de Venise" est décrit, mais il demanderait déjà une étude à part, d'ailleurs il n'entre pas, ou seulement en partie, dans l'étude 'verre opaline'.
D'accord avec Nicole, je dirais qu'il s'agit d'un produit pour les nostalgiques du XIXe siècle victorien, même si on en produit encore. De cette même époque datent ces chandeliers en verre creux, teintés à l'intérieur (il vaut mieux) de mercure (vifargent, très nocif), et qu'on appelait "l'argent des pauvres".
D'accord avec Nicole, je dirais qu'il s'agit d'un produit pour les nostalgiques du XIXe siècle victorien, même si on en produit encore. De cette même époque datent ces chandeliers en verre creux, teintés à l'intérieur (il vaut mieux) de mercure (vifargent, très nocif), et qu'on appelait "l'argent des pauvres".
NablaGerb- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 3096
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 78
Localisation : flandre
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Vous ne buvez donc pas, ma parole!
Il me faut aller voir les antiquaires pour vous car aujourd'hui, la production de verres est peu imaginative! Il faut dire que l'art de la table n'existe pratiquement plus. Quand vous êtes invités chez les copains, il faut amener son vin pour être sûr de boire un bon coup, ... et parfois votre couteau suisse ... Quand il y a assez de place autour d'une table (s'il y en a une)... Vous êtes peut-être plus chanceux ...
J'exagère (à peine) ...
Le premier, gravé d'un paysage fluvial, date de 1644. Le second est un verre à vin de Murano de la seconde moitié du XVIème ...
JUSQUE LA, il n'y a que CELUI de Georg FLEGEL qui m'enchante.
Il me faut aller voir les antiquaires pour vous car aujourd'hui, la production de verres est peu imaginative! Il faut dire que l'art de la table n'existe pratiquement plus. Quand vous êtes invités chez les copains, il faut amener son vin pour être sûr de boire un bon coup, ... et parfois votre couteau suisse ... Quand il y a assez de place autour d'une table (s'il y en a une)... Vous êtes peut-être plus chanceux ...
J'exagère (à peine) ...
Le premier, gravé d'un paysage fluvial, date de 1644. Le second est un verre à vin de Murano de la seconde moitié du XVIème ...
JUSQUE LA, il n'y a que CELUI de Georg FLEGEL qui m'enchante.
Dernière édition par Nicole le Ven 6 Fév - 20:57, édité 1 fois
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 3581
Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Si si, on boit encore, mais pas dans vos verres de cabinet ou de musée. Même les menagères qui font encore la vaisselle à la main les ont en horreur. Votre verre de gauche doit provenir d'une région rhénane, l'autre vénitien se manufacture toujours.
Amener soi-même ses boissons suite à une invitation, cela se fait depuis 30 ans en Norvège. Ici pas encore.
Mais, de grâce, ne mettez plus de macarons sous les yeux ce Chrychry.
Amener soi-même ses boissons suite à une invitation, cela se fait depuis 30 ans en Norvège. Ici pas encore.
Mais, de grâce, ne mettez plus de macarons sous les yeux ce Chrychry.
NablaGerb- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 3096
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 78
Localisation : flandre
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
On s'éloigne des masques de pierre ,qui , jaloux, vont ,avec force grimaces, gronder..
Savez-vous pourquoi les verres d'antan sont plus garnis de tétons que des fécondes Vénus de chambre verte...?
Savez-vous pourquoi les verres d'antan sont plus garnis de tétons que des fécondes Vénus de chambre verte...?
Qui aime les beaux verres dans la peinture et en vrai?
"Téton" est un terme technique propre à la fabrication du verre, relatif au filtage ...
Ce terme est tellement employé métaphoriquement pour désigner toutes sortes de reliefs, etc.
Si vous cliquez "téton" sur le net, -ce que j'ai fait- vous avez une quantité de réponses impressionnante! Une source intarissable!
Rien ne nous empêche de continuer avec les mascarons, ... et les verres, ...
Les verres du XVI et XVII avaient souvent des pieds très grands et ressemblaient à des petites coupes:
Regardez comment boit La Femme ... peinte par Vermeer de Delft (1658)
Ce terme est tellement employé métaphoriquement pour désigner toutes sortes de reliefs, etc.
Si vous cliquez "téton" sur le net, -ce que j'ai fait- vous avez une quantité de réponses impressionnante! Une source intarissable!
Rien ne nous empêche de continuer avec les mascarons, ... et les verres, ...
Les verres du XVI et XVII avaient souvent des pieds très grands et ressemblaient à des petites coupes:
Regardez comment boit La Femme ... peinte par Vermeer de Delft (1658)
Dernière édition par Nicole le Ven 6 Fév - 20:58, édité 1 fois
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 3581
Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Vous n'avez guère répondu à ma question :"Savez-vous pourquoi les verres d'antan sont plus garnis de tétons que des fécondes Vénus de chambre verte...?"
Je vous laisse réfléchir encore un peu..
Je vous laisse réfléchir encore un peu..
Re: Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
langue au chat-chat
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 3581
Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Le pied ou le corps des verres non italiens comportaient des élevures multiples pour assurer au buveur, au cours de repas interminables, la meilleure prise possible , malgré la graisse collée sur ses doigts ..
On comprend que les italiens, ayant inventé la fourchette, furent les premiers à supprimer ces charmants tétons de leur magnifique verrerie de table.
Depuis lors, ceux-ci ne subsistent qu'au fond des corsages et des jardins italiens (villa d'Este à Tivoli )..
On comprend que les italiens, ayant inventé la fourchette, furent les premiers à supprimer ces charmants tétons de leur magnifique verrerie de table.
Depuis lors, ceux-ci ne subsistent qu'au fond des corsages et des jardins italiens (villa d'Este à Tivoli )..
Dernière édition par coreven le Jeu 22 Jan - 9:36, édité 1 fois
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Ceux-ci sont remarquables
A votre santé à tous!
Chrysemyde- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 1479
Date d'inscription : 19/08/2008
Qui aime les beaux verres dans la peinture et en vrai?
Santé!
Dernière édition par Nicole le Ven 6 Fév - 20:59, édité 1 fois
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
- Messages : 3581
Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les beaux verres dans la peinture et en vrai?
Verres à tétons ... CLAESZ (1596-1661)
Les déséquilibres sont très calculés, au plus juste ...
Les déséquilibres sont très calculés, au plus juste ...
Dernière édition par Nicole le Ven 6 Fév - 21:00, édité 1 fois
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les beaux verres et les bons vins ?
"Le vin met entre les hommes et le monde une merveilleuse marge de sécurité". Genousie I,7. 1966 Obaldia
Dernière édition par Nicole le Ven 6 Fév - 21:01, édité 1 fois
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Des merveilles! D'une extraordinaire finesse, comme les tuiles ... JUAN VAN DER HAMEN Y LEON
Surpassent-ils celui de Georg FLEGEL? (vous voyez bien ici, outre le papillon, les autres insectes... De même dans le dernier au perroquet...) Comparons ...
Surpassent-ils celui de Georg FLEGEL? (vous voyez bien ici, outre le papillon, les autres insectes... De même dans le dernier au perroquet...) Comparons ...
Dernière édition par Nicole le Ven 6 Fév - 21:49, édité 3 fois
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Regardez le grand verre de Christian BERENTZ (1658-1722), et ces langues de chats ... Merveille!
Ci-dessous, vous reconnaissez Lubin BAUGIN, déjà évoqué(1610-1663) (moins bien)
Ci-dessous, vous reconnaissez Lubin BAUGIN, déjà évoqué(1610-1663) (moins bien)
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les verres dans la peinture et ailleurs?
Et là, la belle brioche, vous reconnaissez?? CHARDIN ...
Ce dernier de Sébastien STOSKOPFF a même un dessus pour protéger la boisson ...des insectes ... ?
Ce dernier de Sébastien STOSKOPFF a même un dessus pour protéger la boisson ...des insectes ... ?
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
Qui aime les maisons de pierres anciennes?
ma-gni-fi-que !!!
Laure- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 12/01/2009
Re: Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Sachant que vous aimez, je vous montre d'autres merveilles:
Ci-dessous, vous retrouvez Georg FLEGEL (1566-1638)
Ci-dessous, vous retrouvez Georg FLEGEL (1566-1638)
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
Re: Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Vous retrouvez ci-dessous Juan VAN DER HAMEN Y LEON, un gourmet sans aucun doute:
Puis, ci-dessous Osias BEERT (1610):
Puis, ci-dessous Osias BEERT (1610):
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
Re: Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Sébastien STOSKOPFF, ci-dessous:
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
Re: Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Beaucoup plus rustique, un autre style de plaisir, tout aussi fort, CHARDIN:
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
Re: Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Je pense qu'il existe encore des maîtres verriers qui produisent de beaux verres: (Baccarat ...)
Chrysemyde- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 19/08/2008
Re: Qui aime les beaux verres dans la peinture et ailleurs?
Trop petits ... On ne les voit pas... Ceux-ci de même; ils doivent être intéressants mais on les voit à peine... (Marinot Maurice)
Je préfère les transparents, très fins et ciselés avec originalité ...
Je préfère les transparents, très fins et ciselés avec originalité ...
Nicole- Membre Vénérable de l'Opale
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Date d'inscription : 06/04/2008
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