la horde 12
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la horde 12
Encore plus tard.
En Irakie la situation pourrissait de plus en plus. Les Zuniens se retrouvaient empêtrés dans des complications que leur vision simpliste du monde n’avait pu prévoir. Et Brushing junior avait le culot de briguer un nouveau mandat pour terminer une guerre qu’il avait commencée sans l’accord de personne et dont on ne savait combien de temps encore elle durerait.
Le sport hordien en Irakie était devenu la prise d’otage, pratique inévitable à une époque où tout se réduisait à sa valeur marchande.
Chez nous, Jépu avait démissionné de Lump.
Sarko était passé de l’intérieur à l’économie; de là il voulait prendre la tête de Lump pour enquiquiner Raquot et le pousser vers la sortie.
Il est à noter qu’on ne se bat bien qu’entre gens de même famille, de même clan. On ne se hait véritablement que lorsqu’on se ressemble.
En face, Orlando, Crevette et les leurs étaient toujours en apnée.
Depuis un certain temps déjà une invention avait bouleversé les temps de loisirs. Deux frères avaient eu l’idée, un jour d’ennui profond (l’ennui est parfois fécond) de projeter des images sur la paroi de la caverne familiale à l’aide du feu domestique et de branches, de feuilles taillées de façon à leur donner des formes d’animaux.
Lors de la première séance publique, ce fut la panique: les voisins invités s’enfuirent devant la charge des mammouths taillés dans des écorces d’arbres.
Par la suite, nous nous habituâmes à la cavernevision au point d’en devenir esclaves; surtout quand la technique se développa de manière que l’on pût suivre le même programme , au même moment dans toutes les cavernes de la horde.
Le rythme des images et des informations , et donc leur nombre, s’accéléra au point que nous en fûmes submergés et que nous eûmes l’impression que plus rien ne se passait. L’accélération avait figé le temps et l’appréciation que nous en avions. Nous n’étions plus sensibles qu’aux évènements les plus extra-hordinaires émergeant de ci ,de là de l’ennui ambiant.
La masse d’informations auxquelles nous avions accès écrabouillait tout recul, toute prise de conscience. L’un des papatroncs de la cavernevision venait de révéler sans aucune gêne que son rôle était de rendre disponibles au commerce manipulateur les cerveaux des caverneviseurs ! De les endormir, en somme.
Les émissions de caverneréalité nous renvoyaient à notre quotidien le plus quelconque et nous nous extasiions devant ces banalités.
Les jeux multi-hordiens venaient de se dérouler. Il s’agissait de la rencontre sportive la plus importante,qui se tenait tous les quatre ans. On avait trouvé le moyen d’en retransmettre les images dans toutes les hordes, dans chaque caverne. Eh bien le public n’avait qu’une attente: chacun guettait son image sur l’écran géant du stade. Assister à un évènement important ne suffit plus. il faut s’assurer que l’on est soi-même vu en train de voir. Alors on existe !
Je pourrais vous entretenir de bien d’autres sujets encore, mais je ne parviens plus à débrouiller l’écheveau des informations et à discerner l’essentiel du reste. Brushing junior, Raquot, Sarko, Orlando et les autres, qu’en restera-t-il si quelqu’un lit ces lignes un jour ?
Ma chronique va donc prendre fin.
L’économie continue à délocaliser.
Ne laissons pas délocaliser nos cerveaux.
En Irakie la situation pourrissait de plus en plus. Les Zuniens se retrouvaient empêtrés dans des complications que leur vision simpliste du monde n’avait pu prévoir. Et Brushing junior avait le culot de briguer un nouveau mandat pour terminer une guerre qu’il avait commencée sans l’accord de personne et dont on ne savait combien de temps encore elle durerait.
Le sport hordien en Irakie était devenu la prise d’otage, pratique inévitable à une époque où tout se réduisait à sa valeur marchande.
Chez nous, Jépu avait démissionné de Lump.
Sarko était passé de l’intérieur à l’économie; de là il voulait prendre la tête de Lump pour enquiquiner Raquot et le pousser vers la sortie.
Il est à noter qu’on ne se bat bien qu’entre gens de même famille, de même clan. On ne se hait véritablement que lorsqu’on se ressemble.
En face, Orlando, Crevette et les leurs étaient toujours en apnée.
Depuis un certain temps déjà une invention avait bouleversé les temps de loisirs. Deux frères avaient eu l’idée, un jour d’ennui profond (l’ennui est parfois fécond) de projeter des images sur la paroi de la caverne familiale à l’aide du feu domestique et de branches, de feuilles taillées de façon à leur donner des formes d’animaux.
Lors de la première séance publique, ce fut la panique: les voisins invités s’enfuirent devant la charge des mammouths taillés dans des écorces d’arbres.
Par la suite, nous nous habituâmes à la cavernevision au point d’en devenir esclaves; surtout quand la technique se développa de manière que l’on pût suivre le même programme , au même moment dans toutes les cavernes de la horde.
Le rythme des images et des informations , et donc leur nombre, s’accéléra au point que nous en fûmes submergés et que nous eûmes l’impression que plus rien ne se passait. L’accélération avait figé le temps et l’appréciation que nous en avions. Nous n’étions plus sensibles qu’aux évènements les plus extra-hordinaires émergeant de ci ,de là de l’ennui ambiant.
La masse d’informations auxquelles nous avions accès écrabouillait tout recul, toute prise de conscience. L’un des papatroncs de la cavernevision venait de révéler sans aucune gêne que son rôle était de rendre disponibles au commerce manipulateur les cerveaux des caverneviseurs ! De les endormir, en somme.
Les émissions de caverneréalité nous renvoyaient à notre quotidien le plus quelconque et nous nous extasiions devant ces banalités.
Les jeux multi-hordiens venaient de se dérouler. Il s’agissait de la rencontre sportive la plus importante,qui se tenait tous les quatre ans. On avait trouvé le moyen d’en retransmettre les images dans toutes les hordes, dans chaque caverne. Eh bien le public n’avait qu’une attente: chacun guettait son image sur l’écran géant du stade. Assister à un évènement important ne suffit plus. il faut s’assurer que l’on est soi-même vu en train de voir. Alors on existe !
Je pourrais vous entretenir de bien d’autres sujets encore, mais je ne parviens plus à débrouiller l’écheveau des informations et à discerner l’essentiel du reste. Brushing junior, Raquot, Sarko, Orlando et les autres, qu’en restera-t-il si quelqu’un lit ces lignes un jour ?
Ma chronique va donc prendre fin.
L’économie continue à délocaliser.
Ne laissons pas délocaliser nos cerveaux.
Paul- Membre Actif de l'Opale
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Date d'inscription : 27/04/2008
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