Fzeuilleton: La Horde 1
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Fzeuilleton: La Horde 1
Horde à l’oeuvre (chronique)
C’était une période intermédiaire, comme toutes en fin de compte. Mais à chaque époque échappe
son propre aspect transitoire et fugitif.
L’Homme a un peu trop tendance à s’installer dans l’éternité dès qu’il ne se sent plus menacé par les forces primitives et que son estomac est plein.
Nous vivions en effet un temps de répit relatif et d’une certaine importance.
Première innovation de taille: l’ancien chef de la horde avait été épargné. On lui avait confié des fonctions purement honorifiques. Il voyageait souvent, faisait des discours agrémentés de mimiques
qui amusaient tous les publics.Il adorait serrer des mains. Grand jouisseur, Raquot appréciait les boissons exotiques fermentées importées des contrées chaudes. Il goûtait aussi les nourritures riches, tout particulièrement les têtes d’animaux bouillies accompagnées de sauces aux herbes pilées. Il pensait,disait-on, qu’en se nourrissant de têtes, il resterait indéfiniment à celle de la horde.
Avant de passer la main, Raquot s’était épuisé en combats incessants avec les mâles dominants, tout particulièrement contre ceux qui, jusque là, avaient été ses plus fidèles partisans: Bladedur,
Sarko, Pas de Quoi...Il en était ressorti vainqueur et philosophe mais vidé de ses forces au point que son jugement en avait été altéré et qu’il avait dû laisser le pouvoir à un rival, Petit Léon.
Plutôt que de se laisser évincer par la force, Raquot avait choisi d’anticiper et de sauver sa carcasse.
Des cycles plus tôt, un ancien chef de la horde avait essayé une manoeuvre semblable.Voulant que nos aïeux réfléchissent à la notion de pouvoir, il avait déclaré: “La horde doit être dirigée au centre”. Mal compris, il avait aussitôt été envoyé en exil, au centre du territoire, dans une région de volcans. Depuis, il radotait et commençait invariablement toutes ses phrases par “Oui, mais..” On
se moquait gentiment de lui. Son nom ne l’avait pas aidé dans sa fonction de chef: Valériane des
Etangs, c’était compliqué à retenir et ça faisait trouble: à la fois celui qui endort et celui qui cherche à noyer le poisson.
Raquot, lui, menait désormais la belle vie. Quand il ne voyageait pas, il vivait confortablement dans sa grotte protégée par les deux plus costauds de la horde et critiquait Petit Léon.
Ce dernier exerçait réellement le pouvoir. Il devait son nom à un acte de bravoure véritable dont personne ne l’aurait cru capable. Réfléchi, intelligent, il n’était pourtant pas parvenu à s’imposer dans son propre clan, jusqu’au jour où la chance lui avait souri. Hasard, patience, bonne fortune, on ne sait, mais il parvint à recueillir seul l’héritage d’un vieux lion qui avait dirigé lui-même la horde.
Devenu chef de clan, Petit Léon avait été nommé par Raquot et par la force des choses pour diriger la horde.
Dès sa propre nomination, Petit Léon promut C.Vinaigre au grade de Gardien des Foyers, Maître de la Technique, de la Transmission et du Développement du Feu (GFMTTDF, en abrégé).
Petit Léon et C.Vinaigre étaient de vieux amis, comme l’avaient été Raquot, Bladedur, Sarko, Pas de Quoi...
Ils portaient tous deux devant les yeux des prismes taillés dans une roche tranparente et assuraient voir mieux ainsi, ce qui renforçait leur pouvoir. Petit Léon, d’ailleurs , affirmait souvent:”C’est clair.”La formule rassurait la horde qui avait besoin d’évidences et de certitudes.
C.Vinaigre portait bien son nom: ses énormes sourcils lui donnaient l’air d’être toujours en colère.
Il avait d’abord été terracousticien. C’était un emploi délicat, très spécialisé, qui requérait des compétences particulières et dont la vie de la communauté dépendait. Il collait régulièrement l’oreille au sol afin de repérer très longtemps -le plus longtemps possible- à l’avance les dangers qui menaçaient le groupe: charges d’animaux, attaques d’ennemis, tremblements de terre, éruptions volcaniques...
Bien plus tard, les terracousticiens se spécialisèrent au point de porter sur la tête une plume qui les distinguait du commun de la horde. Quand nous sûmes travailler les métaux, c’est sur des barres métalliques qu’ils collèrent leur oreille: ils affirmaient que les vibrations du sol y étaient plus perceptibles.
C’était une période intermédiaire, comme toutes en fin de compte. Mais à chaque époque échappe
son propre aspect transitoire et fugitif.
L’Homme a un peu trop tendance à s’installer dans l’éternité dès qu’il ne se sent plus menacé par les forces primitives et que son estomac est plein.
Nous vivions en effet un temps de répit relatif et d’une certaine importance.
Première innovation de taille: l’ancien chef de la horde avait été épargné. On lui avait confié des fonctions purement honorifiques. Il voyageait souvent, faisait des discours agrémentés de mimiques
qui amusaient tous les publics.Il adorait serrer des mains. Grand jouisseur, Raquot appréciait les boissons exotiques fermentées importées des contrées chaudes. Il goûtait aussi les nourritures riches, tout particulièrement les têtes d’animaux bouillies accompagnées de sauces aux herbes pilées. Il pensait,disait-on, qu’en se nourrissant de têtes, il resterait indéfiniment à celle de la horde.
Avant de passer la main, Raquot s’était épuisé en combats incessants avec les mâles dominants, tout particulièrement contre ceux qui, jusque là, avaient été ses plus fidèles partisans: Bladedur,
Sarko, Pas de Quoi...Il en était ressorti vainqueur et philosophe mais vidé de ses forces au point que son jugement en avait été altéré et qu’il avait dû laisser le pouvoir à un rival, Petit Léon.
Plutôt que de se laisser évincer par la force, Raquot avait choisi d’anticiper et de sauver sa carcasse.
Des cycles plus tôt, un ancien chef de la horde avait essayé une manoeuvre semblable.Voulant que nos aïeux réfléchissent à la notion de pouvoir, il avait déclaré: “La horde doit être dirigée au centre”. Mal compris, il avait aussitôt été envoyé en exil, au centre du territoire, dans une région de volcans. Depuis, il radotait et commençait invariablement toutes ses phrases par “Oui, mais..” On
se moquait gentiment de lui. Son nom ne l’avait pas aidé dans sa fonction de chef: Valériane des
Etangs, c’était compliqué à retenir et ça faisait trouble: à la fois celui qui endort et celui qui cherche à noyer le poisson.
Raquot, lui, menait désormais la belle vie. Quand il ne voyageait pas, il vivait confortablement dans sa grotte protégée par les deux plus costauds de la horde et critiquait Petit Léon.
Ce dernier exerçait réellement le pouvoir. Il devait son nom à un acte de bravoure véritable dont personne ne l’aurait cru capable. Réfléchi, intelligent, il n’était pourtant pas parvenu à s’imposer dans son propre clan, jusqu’au jour où la chance lui avait souri. Hasard, patience, bonne fortune, on ne sait, mais il parvint à recueillir seul l’héritage d’un vieux lion qui avait dirigé lui-même la horde.
Devenu chef de clan, Petit Léon avait été nommé par Raquot et par la force des choses pour diriger la horde.
Dès sa propre nomination, Petit Léon promut C.Vinaigre au grade de Gardien des Foyers, Maître de la Technique, de la Transmission et du Développement du Feu (GFMTTDF, en abrégé).
Petit Léon et C.Vinaigre étaient de vieux amis, comme l’avaient été Raquot, Bladedur, Sarko, Pas de Quoi...
Ils portaient tous deux devant les yeux des prismes taillés dans une roche tranparente et assuraient voir mieux ainsi, ce qui renforçait leur pouvoir. Petit Léon, d’ailleurs , affirmait souvent:”C’est clair.”La formule rassurait la horde qui avait besoin d’évidences et de certitudes.
C.Vinaigre portait bien son nom: ses énormes sourcils lui donnaient l’air d’être toujours en colère.
Il avait d’abord été terracousticien. C’était un emploi délicat, très spécialisé, qui requérait des compétences particulières et dont la vie de la communauté dépendait. Il collait régulièrement l’oreille au sol afin de repérer très longtemps -le plus longtemps possible- à l’avance les dangers qui menaçaient le groupe: charges d’animaux, attaques d’ennemis, tremblements de terre, éruptions volcaniques...
Bien plus tard, les terracousticiens se spécialisèrent au point de porter sur la tête une plume qui les distinguait du commun de la horde. Quand nous sûmes travailler les métaux, c’est sur des barres métalliques qu’ils collèrent leur oreille: ils affirmaient que les vibrations du sol y étaient plus perceptibles.
Paul- Membre Actif de l'Opale
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Date d'inscription : 27/04/2008
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