la horde 4
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la horde 4
Les chasseurs râlaient: il aurait fallu former d’abord des chasseurs! Eux- mêmes chassaient tellement qu’ils n’avaient plus le temps de transmettre leur savoir aux plus jeunes de la horde. (Certains ,d’ailleurs les appelaient “les jeunes”, comme on disait “les vieux”, ce qui traduisait dans les mots une cassure entre les générations de la horde. Autrefois, on disait “les jeunes filles”,” les jeunes gens”,” les vieilles personnes . Mais “jeunes” ou” vieux” pouvaient si facilement être suivis du qualificatif “cons”....).
Ainsi était né le débat entre les partisans d’une initiation fondamentale, passant par le feu, sa maîtrise, son histoire, ses significations symboliques et culturelles, sa force de cohésion, et les partisans d’une initiation strictement pratique tournée vers la satisfaction immédiate de besoins matériels toujours plus importants.
Débat, mésentente, coupables! Il fallait trouver des responsables et c’est pourquoi on critiquait de plus en plus les initiateurs.
A eux l’emploi stable, l’espérance de vie prolongée. N’affrontant pas de danger physique, la plupart vivaient effectivement de plus en plus vieux. Cela faisait des jaloux, qui s’empressaient cependant d’expédier leurs propres rejetons dans les groupes d’initiation afin de ne plus les avoir sur le dos.
Il est vrai qu’on demandait aux chasseurs d’être sans cesse plus performants: tuer plus, rapporter davantage , varier le gibier. Maintenant qu’on était habitué à se remplir régulièrement l’estomac, la horde était devenue exigeante, capricieuse, toujours à la recherche de nouveaux produits dont la quantité devenait si importante qu’on les vendait désormais dans des lieux spécialisés, les marchés
( d’où la fameuse loi) implantés à la périphérie des zones habitées, d’où les noms champêtres ou vicinaux que certains d’entre eux prendront par la suite.
La gastronomie était née, qui poussait nos chasseurs à courir toujours plus de risques, à maintenir la quantité et varier la qualité. La carrière d’un chasseur s’en trouvait plus pénible et plus courte: blessures, épuisement, maladies, accidents décimaient nos braves qui, en retour, jalousaient les initiateurs.
Chaque activité se spécialisait de plus en plus. Des inégalités s’installaient, l’égoïsme prospérait, et ceci faisait le jeu du Lobe Frontal qui s’était récemment scindé en deux. Mais deux “Lobe Frontal” feraient-ils jamais un cerveau?
Survint donc au milieu de cette polémique la nomination de C.Vinaigre
Le GFMTTDF multiplia immédiatement les déclarations provocatrices et hostiles aux initiateurs. Ils étaient trop nombreux, trop absents, ils coûtaient trop cher, etc.C.Vinaigre avait résumé tout ça en une formule, il fallait “dégraisser le mammouth”.
C’était oublier que le savoir ne s’empile pas comme des carcasses le lendemain d’un festin, que la réalité ne se réduit pas à ce qu’on peut voir et comptabiliser.
Ce fut une belle pagaille. Chacun savait plus ou moins faire du feu et se sentit habilité à donner son avis sur la façon d’en transmettre la technique.
Paradoxalement, alors que l’on venait de fonder la Grande Horde,que l’on adopterait sous peu la carie, on régressait à l’époque du mammouth.
Malgré ses oreilles hypertrophiées, ses prismes oculaires, C.Vinaigre se coupait des gens qu’il était supposé diriger et stimuler.
Un cornac sans mammouth, voilà ce qu’il devenait!
Aujourd’hui le mammouth semble avoir un peu maigri. Les chasseurs le surveillent, avec leurs associés des marchés. La monnaie devient de jour en jour plus importante et décide du sort de chacun dans la horde. Elle sert avant tout à produire...de la monnaie.
Parallèlement, le troc a été en partie rétabli...pour ceux qui manquent de monnaie.
C.Vinaigre est plus ou moins oublié. Il a laissé une expression. Le mammouth? Non. On dit simplement “..et pis C.Vinaigre” quand quelqu’un vous prend la tête.
Ainsi était né le débat entre les partisans d’une initiation fondamentale, passant par le feu, sa maîtrise, son histoire, ses significations symboliques et culturelles, sa force de cohésion, et les partisans d’une initiation strictement pratique tournée vers la satisfaction immédiate de besoins matériels toujours plus importants.
Débat, mésentente, coupables! Il fallait trouver des responsables et c’est pourquoi on critiquait de plus en plus les initiateurs.
A eux l’emploi stable, l’espérance de vie prolongée. N’affrontant pas de danger physique, la plupart vivaient effectivement de plus en plus vieux. Cela faisait des jaloux, qui s’empressaient cependant d’expédier leurs propres rejetons dans les groupes d’initiation afin de ne plus les avoir sur le dos.
Il est vrai qu’on demandait aux chasseurs d’être sans cesse plus performants: tuer plus, rapporter davantage , varier le gibier. Maintenant qu’on était habitué à se remplir régulièrement l’estomac, la horde était devenue exigeante, capricieuse, toujours à la recherche de nouveaux produits dont la quantité devenait si importante qu’on les vendait désormais dans des lieux spécialisés, les marchés
( d’où la fameuse loi) implantés à la périphérie des zones habitées, d’où les noms champêtres ou vicinaux que certains d’entre eux prendront par la suite.
La gastronomie était née, qui poussait nos chasseurs à courir toujours plus de risques, à maintenir la quantité et varier la qualité. La carrière d’un chasseur s’en trouvait plus pénible et plus courte: blessures, épuisement, maladies, accidents décimaient nos braves qui, en retour, jalousaient les initiateurs.
Chaque activité se spécialisait de plus en plus. Des inégalités s’installaient, l’égoïsme prospérait, et ceci faisait le jeu du Lobe Frontal qui s’était récemment scindé en deux. Mais deux “Lobe Frontal” feraient-ils jamais un cerveau?
Survint donc au milieu de cette polémique la nomination de C.Vinaigre
Le GFMTTDF multiplia immédiatement les déclarations provocatrices et hostiles aux initiateurs. Ils étaient trop nombreux, trop absents, ils coûtaient trop cher, etc.C.Vinaigre avait résumé tout ça en une formule, il fallait “dégraisser le mammouth”.
C’était oublier que le savoir ne s’empile pas comme des carcasses le lendemain d’un festin, que la réalité ne se réduit pas à ce qu’on peut voir et comptabiliser.
Ce fut une belle pagaille. Chacun savait plus ou moins faire du feu et se sentit habilité à donner son avis sur la façon d’en transmettre la technique.
Paradoxalement, alors que l’on venait de fonder la Grande Horde,que l’on adopterait sous peu la carie, on régressait à l’époque du mammouth.
Malgré ses oreilles hypertrophiées, ses prismes oculaires, C.Vinaigre se coupait des gens qu’il était supposé diriger et stimuler.
Un cornac sans mammouth, voilà ce qu’il devenait!
Aujourd’hui le mammouth semble avoir un peu maigri. Les chasseurs le surveillent, avec leurs associés des marchés. La monnaie devient de jour en jour plus importante et décide du sort de chacun dans la horde. Elle sert avant tout à produire...de la monnaie.
Parallèlement, le troc a été en partie rétabli...pour ceux qui manquent de monnaie.
C.Vinaigre est plus ou moins oublié. Il a laissé une expression. Le mammouth? Non. On dit simplement “..et pis C.Vinaigre” quand quelqu’un vous prend la tête.
Paul- Membre Actif de l'Opale
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Date d'inscription : 27/04/2008
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