La Horde 6
Ensemble Opalescences :: LE FORUM DES AMIS DE L'ENSEMBLE OPALESCENCES :: PARTAGEZ ! :: Vos productions :: Le Dico
Page 1 sur 1
La Horde 6
Tout était de plus en plus spécialisé, trié, séparé, contrôlé...mais dans quel but? Notre bonheur ?
Je voudrais citer ici un texte anonyme publié à cette époque mais passé inaperçu alors. J’ai eu la chance de le retrouver lors de recherches à la bibliothèque hordinaire et vous le livre sans commentaires, même si certains termes risquent de vous sembler obscurs:
“Né, lavé, pesé, emballé, vacciné, scolarisé, administré, budgetisé, normalisé, évalué, dévalué, lobotomisé, robotisé, orienté, désorienté, employé, désoeuvré, embauché, débauché, fidélisé, sondé, anal-ysé, audimaté, câblé, ciblé, traité, assisté, sécu-risé, assimilé, marginalisé, embrigadé, politisé, accessoirisé, badgé, bagué, pacsé, informé, déformé, augoûtdujourisé, manipulé, râpé, rapé, conditionné, manipulé, compté, chômagisé, licenciéconomisé, retraité, voyagengroupisé, trimballé,
pompefunèbrisé, décompté, statistisé.
Aimé? “
Les activités liées à la production de produits de consommation périclitaient: les chasseurs disparaissaient (mais tenaient à se faire entendre à l’occasion de la prochaine élection); les initiateurs devenaient des gardiens d’enfants depuis que le feu sous toutes ses formes avait pénétré dans toutes les grottes.
Le progrès consistait essentiellement en la séparation des éléments et des activités: les métaux et la terre, le feu naturel et celui de la horde,les métiers ( initiateurs, chasseurs, vendeurs découpeurs de gibier, chefs, soutiens de chefs...).
Plus spécialisé, l’Homme devenait plus fragile dans la mesure où il dépendait de plus en plus des autres de qui il était de plus en plus séparé par cette même spécialisation. Il dépendait aussi de plus en plus de l’univers matériel qu’il se créait et croyait dominer.
Allait-il à sa perte, vers son bonheur?
Que deviendraient les verduriens, les communautistes , les papapéniens et les autres?
La carie et le progrès laisseraient-ils place à ces survivances d’un passé varié, folklorique mais humain ( en partie du moins), ou imposeraient-ils une organisation dirigée uniquement par le profit?
Tel était l’enjeu de notre époque et , à plus court terme, des prochaines élections.
Raquot venait de tenir son premier discours de candidat: il misait tout sur la sécurité, sur l’impunité zéro (à commencer par lui?).
C’était prendre le problème à l’envers en cette période d’inégalités croissantes, donc de jalousies .Il fallait d’abord revoir le rôle de la carie, sa répartition dans la horde, revoir le contenu de l’initiation et les moyens mis à sa disposition, sinon le chef ne serait plus celui qui indique la direction et maintient l’équilibre de la horde et sa cohésion, mais un simple gendarme.
Que répondrait Petit Léon?
Il venait de se déclarer candidat à son tour, sérieux et un peu froid, à son habitude. Il serait un chef efficace, consciencieux (sous-entendu: pas comme Raquot).
Deux styles allaient s’opposer pendant ces élections, et les coups allaient pleuvoir.
Une rencontre de plusieurs jours se tenait alors à un carrefour très important de la horde.Les deux prétendants y passeraient pour admirer les animaux exposés et leurs propriétaires. C’était l’occasion de se mêler au peuple et de soigner son image auprès de celui-ci.
A la réflexion, ces deux candidats se comportaient de manière assez paradoxale.
Le clan de Raquot prônait la rigueur et une certaine forme d’individualisme. Or Raquot passait pour un bon vivant qui aimait se mêler à la foule, boire, manger, et tenait un discours simple, voire simpliste.
Le clan de Petit Léon avait pendant longtemps été tenu pour idéaliste, privilégiant la poursuite d’une utopie au mépris de la réalité; mais Petit Léon était sérieux, sec, un rien coincé.
Je voudrais citer ici un texte anonyme publié à cette époque mais passé inaperçu alors. J’ai eu la chance de le retrouver lors de recherches à la bibliothèque hordinaire et vous le livre sans commentaires, même si certains termes risquent de vous sembler obscurs:
“Né, lavé, pesé, emballé, vacciné, scolarisé, administré, budgetisé, normalisé, évalué, dévalué, lobotomisé, robotisé, orienté, désorienté, employé, désoeuvré, embauché, débauché, fidélisé, sondé, anal-ysé, audimaté, câblé, ciblé, traité, assisté, sécu-risé, assimilé, marginalisé, embrigadé, politisé, accessoirisé, badgé, bagué, pacsé, informé, déformé, augoûtdujourisé, manipulé, râpé, rapé, conditionné, manipulé, compté, chômagisé, licenciéconomisé, retraité, voyagengroupisé, trimballé,
pompefunèbrisé, décompté, statistisé.
Aimé? “
Les activités liées à la production de produits de consommation périclitaient: les chasseurs disparaissaient (mais tenaient à se faire entendre à l’occasion de la prochaine élection); les initiateurs devenaient des gardiens d’enfants depuis que le feu sous toutes ses formes avait pénétré dans toutes les grottes.
Le progrès consistait essentiellement en la séparation des éléments et des activités: les métaux et la terre, le feu naturel et celui de la horde,les métiers ( initiateurs, chasseurs, vendeurs découpeurs de gibier, chefs, soutiens de chefs...).
Plus spécialisé, l’Homme devenait plus fragile dans la mesure où il dépendait de plus en plus des autres de qui il était de plus en plus séparé par cette même spécialisation. Il dépendait aussi de plus en plus de l’univers matériel qu’il se créait et croyait dominer.
Allait-il à sa perte, vers son bonheur?
Que deviendraient les verduriens, les communautistes , les papapéniens et les autres?
La carie et le progrès laisseraient-ils place à ces survivances d’un passé varié, folklorique mais humain ( en partie du moins), ou imposeraient-ils une organisation dirigée uniquement par le profit?
Tel était l’enjeu de notre époque et , à plus court terme, des prochaines élections.
Raquot venait de tenir son premier discours de candidat: il misait tout sur la sécurité, sur l’impunité zéro (à commencer par lui?).
C’était prendre le problème à l’envers en cette période d’inégalités croissantes, donc de jalousies .Il fallait d’abord revoir le rôle de la carie, sa répartition dans la horde, revoir le contenu de l’initiation et les moyens mis à sa disposition, sinon le chef ne serait plus celui qui indique la direction et maintient l’équilibre de la horde et sa cohésion, mais un simple gendarme.
Que répondrait Petit Léon?
Il venait de se déclarer candidat à son tour, sérieux et un peu froid, à son habitude. Il serait un chef efficace, consciencieux (sous-entendu: pas comme Raquot).
Deux styles allaient s’opposer pendant ces élections, et les coups allaient pleuvoir.
Une rencontre de plusieurs jours se tenait alors à un carrefour très important de la horde.Les deux prétendants y passeraient pour admirer les animaux exposés et leurs propriétaires. C’était l’occasion de se mêler au peuple et de soigner son image auprès de celui-ci.
A la réflexion, ces deux candidats se comportaient de manière assez paradoxale.
Le clan de Raquot prônait la rigueur et une certaine forme d’individualisme. Or Raquot passait pour un bon vivant qui aimait se mêler à la foule, boire, manger, et tenait un discours simple, voire simpliste.
Le clan de Petit Léon avait pendant longtemps été tenu pour idéaliste, privilégiant la poursuite d’une utopie au mépris de la réalité; mais Petit Léon était sérieux, sec, un rien coincé.
Paul- Membre Actif de l'Opale
- Messages : 532
Date d'inscription : 27/04/2008
Ensemble Opalescences :: LE FORUM DES AMIS DE L'ENSEMBLE OPALESCENCES :: PARTAGEZ ! :: Vos productions :: Le Dico
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum